L'histoire :
Los Angeles, 2021. L'émission de téléréalité « Live War Heroes » met en scène des inconnus au cœur d'actions armées organisées par une équipe de mercenaires de la Légamax. Cette entreprise privée organise alors le show, en collaboration étroite avec les autorités de l'ONUC (Organisation des Nations Unies Corporatistes). Croyant s'engager dans une intervention à vocation humanitaire, Peter Suttgrave se porte volontaire pour une mission à hauts risques au Concaragua, petit état d'Amérique Centrale dont le gouvernement révolutionnaire n'est pas du goût des autorités américaines. Selon la Légamax, il serait le terrain d'une guerre civile et de terribles exactions envers les populations. Tandis que la télévision relaye la version officielle de cette mission « de libération », les autorités militaires recherchent Jonas, un ex-agent des services de sécurité de la Ligger Inc. Poursuivant des recherches sur la biosphère dans la jungle du Concaragua, cette société pharmaceutique a vu ses plans contrariés par l'arrivée au pouvoir des révolutionnaires. Jonas a pris la fuite après avoir saboté une action violente de sa société dans le petit pays latino américain, et son destin va se trouver lié au déroulement de Live war Heroes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier album du duo David/Bourgier, publié une première fois en 2003, fait l'objet d'une nouvelle sortie (avec une nouvelle couverture plutôt réussie) à la faveur du succès rencontré par la série Servitude des mêmes auteurs. Une occasion pour l'éditeur de re-placer cette « nouveauté », et de tirer quelque bénéfice d'un album passé plutôt inaperçu à l'époque. Il faut pourtant reconnaitre qu'il était déjà très abouti, sur le plan visuel en tous cas. Eric Bourgier a déjà en main le style et les couleurs très reconnaissables qui font une partie du succès de Servitude (de très beaux dégradés de brun). L'univers futuriste ici décrit, démontre un nouveau pan de l'imagination de ces auteurs. Sur le plan du scénario, cet album est construit autour d'une série de flashbacks qui permettent de montrer comment les destins des différents personnages sont liés. Il demande toutefois une très grande attention au lecteur, avec ses nombreux allers-retours dans la chronologie des évènements, en particulier lorsque les dates et heures indiquées pour un changement d'époque sont erronées (comme en page 37, où l’action se déroule le 18 septembre et non le 15, sans quoi on n'y comprend plus rien du tout…). Reconnaissons que pour un premier album, chacun des deux auteurs démontrait un vrai potentiel. Sur une idée de base pas follement originale, ce one-shot futuriste est malgré tout convaincant, avec quelques scènes d'action plutôt violentes qui décoiffent, et un univers cohérent et crédible.