L'histoire :
Au cœur d’un empire imaginaire, la révolution des Saint-Mathieu contre le trône détenu par les Saint-Pierre est en marche ! Fer de lance de ce mouvement légitimiste, le général Neredahaus lance son armée de fidèles combattants contre des troupes impériales quatre fois plus nombreuses. Pourtant, une alliance avec un peuple de samouraïs venus d’orient leur permet de gagner du terrain et de frapper aux portes de la capitale, Petra. De son côté, le jeune inspecteur de police Nicolas Brentano est revenu de l’abbaye de Marie des Loups en compagnie de la jeune et aguicheuse Marie. Par amour et pour la protéger, il cache à tout le monde – et à elle-même – qu’elle est l’unique descendante des Saint-Mathieu. Elevée et formée à l’art du combat par Neredahaus lui-même, la jeune femme est à un age où l’impertinence et la provocation ne connaissent aucune limite. Un soir, une troupe de cirque profite d’une représentation officielle pour tuer le régent en public et kidnapper Marie, dans l’optique de lui révéler son destin. La jeune femme, farouche et spontanée, riposte de manière très sanglante avant de disparaître aux mains des Saint-Mathieu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marie des Loups confirme la tonalité détonante et décalée mise en place sur le premier épisode. L’époque et les décors, ersatz de la Russie des Tsars, nous interpellent car ils n’appartiennent pas tout à fait à un univers imaginaire et ne s’inscrivent pas non plus pleinement dans nos référents historiques. En ce sens, le synopsis de la série tient ses promesses d’originalité. En revanche, quand bien même le trait de régis Penet demeure élégant, son dessin des personnages se fait de plus en plus caricatural et entre souvent en rupture avec la finesse des décors. Le dessinateur exagère de manière outrancière les traits du visage de Marie, notamment en systématisant un strabisme convergeant et une bouche disproportionnée (pire que Béatrice Dalle ! voir pl.21, 38…). En outre, les aspects grand-guignolesques de la mise en scène ne font rien pour atténuer ces excès ! Bains de sang, dialogues et séquences politiquement incorrects… Le scénario de Frédéric L’Homme cherche visiblement à entrer en rupture avec un classicisme narratif, à l’aide de scènes provocatrices. Pour preuve, la double planche 28-29, sur laquelle Marie, maculée de sang, massacre des clowns à l’aide d’un sabre sur la scène rougeoyante d’un opéra, en débitant un flot d’obscénités. Sans vouloir être prude, était-ce bien nécessaire ? A la couleur, Fabien Alquier respecte à la perfection ce parti pris, en employant au maximum les aplats rouges vifs, frôlant parfois la bichromie. Certes, tout cela participe au processus de théâtralisation de la mise en scène, et en ce sens, l’expérience reste à la fois intéressante et divertissante.