L'histoire :
En compagnie de ses deux élèves gobelins, l'orc Mo-Kua effectue quelques tests auprès du mur dans lequel une menace a été enfermée, de nombreuses années auparavant. Les résultats ne laissent aucune place au doute : la protection magique de la muraille faiblit chaque jour un peu plus et le mal risque à tout moment de s'échapper. Mis au courant des événements, le seigneur Kan-Um décide de reformer la meute du griffon. Constituée de mercenaires, cette meute a jadis stoppé le mal et c'est la seule qui puisse aujourd'hui neutraliser sa résurrection. Or ses membres ont été rattrapés par le poids des ans et ils ne sont plus que des vieillards. Néanmoins, Kan-Um croit encore en la meute et il réussit à convaincre Mo-Kua de partir à la recherche de ses membres. Soudain, le village subit l'attaque d'une horde de goules, des créatures sanguinaires. Pour sauver ses villageois, Kan-Um se sacrifie. Mais avant cela, il informe Mo-Kua sur l'endroit où se trouve Pisteur, le seul membre de la meute qui a gardé contact avec tous les autres. Accompagnés de ses deux élèves, Malorm et Parangon, Mo-Kua part donc à la recherche de ses équipiers de la meute du griffon. Il va devoir les convaincre de reprendre du service pour ce qui sera sans doute leur tout dernier combat. Pendant ce temps, l'ennemi qui tente de libérer le mal, s'empare du corps du seigneur Kan-Um, pour de mystérieuses raisons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore une nouvelle série d'heroïc-fantasy ?! Eh bien oui, mais pour celle-ci, le scénariste Nicolas Jarry trouve un angle plus original qu'à laccoutumée. Tout d'abord, si l'histoire met en scène des personnages classique du registre (orcs, trolls et gobelins) ceux-ci combattent pour une fois du côté du bien. Ils évoluent en outre dans un contexte de Japon Médiéval. Mais la principale originalité vient des héros eux-mêmes, qui ne sont pas des jeunes premiers faisant leurs armes lors d'un parcours initiatique, mais des vieillards qui ont déjà sauvé le monde. A la manière d'un Clint Eastwood dans Impitoyable, ils doivent reprendre du service alors qu'ils ont clairement passé l'âge de la retraite (imaginez Frodon et ses potes du Seigneur des anneaux qui devraient affronter Sauron avec 50 piges en plus !). Ce premier album n'est toutefois qu'une introduction montrant la reconstitution de la meute. Le récit est tout de même plaisant à suivre, grâce aux intentions encore mystérieuses des ennemis et à l'humour très présent des deux gobelins Malorm et Parangon. On peut émettre un bémol concernant la vitesse du scénario. En effet, on aimerait que le récit aille plus vite, tant on a hâte de découvrir comment se débrouillera cette équipe de bras cassés pour endiguer le mal. Il va falloir patienter, car le suspense reste entier à la fin du tome 1. Au dessin, Paolo Delplano (Les exilés d'asceltis, Nains !,...) livre du très bon travail, bien plus à l'aise dans ce registre que dans celui de l'humour. Une bonne surprise, dont on attend la suite...