L'histoire :
L’évêque Germain a été envoyé par Rome pour évangéliser la Bretagne. Il assiste au pillage d’un village côtier par les Saxons, mais refuse d’intervenir pour sauver des âmes impies, qui sont, pour lui, punies par Dieu. Arthur, roi depuis désormais sept ans, doit faire face à de nombreux problèmes. Maintenir l’unité des rois de Bretagne est difficile, mais il va falloir faire face à l’invasion saxonne. Pire : au sein même de la table ronde, Arthur doit faire face au découragement des chevalier partis en quête du Saint Graal, et à l’attirance irréelle de Guenièvre pour le jeune et beau Lancelot, que le roi décide d’éloigner quelques temps. Dans les bois, Merlin croise le fils illégitime d’Arthur et de sa sœur Morgane, Mordred. Morgane est furieuse contre Merlin, qui veut s’occuper de son fils à Avalon. Merlin veut le protéger de la déesse Ahès, qui avait ensorcelé Arthur et Morgane pour les faire s’aimer. Arthur, lui, qui se brouille avec Guenièvre au sujet de Lancelot, tranche un peu à la légère un différend entre Urien et Méléagant. Il va s’en mordre les doigts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nouveau cycle de ce Merlin, cycle de Pendragon est désormais bien installé, après la réussite du cycle initiatique qui avait donné à voir des épisodes moins connus des légendes celtiques. Ce sont désormais des histoires connues du grand-public et pour lesquelles le lecteur a, de fait, un peu plus de mal à se passionner. Les dessins d’Eric Lambert (Le Dernier Cathare, Fior de Luna) sont toujours précis et envoûtants, bellement colorés par Digikore Studios, et le scénario bien construit par Jarry et Dellac. On prend plaisir à voir revenir – puissante menace – la belle Ahès, et à assister à la mise en difficulté d’Arthur et Merlin. Ils sont cernés de problèmes, dupés et trahis par tous. C’est un tome charnière dans lequel ils touchent le fond du trou, semble-t-il. La tension entre les croyances de l’ordre ancien et la puissance et manipulatrice église romaine existe bien, mais on a du mal à se laisser porter par cette histoire qui a un goût de déjà-vu. Les auteurs ont une belle maîtrise de la narration, mais on se demande pourquoi on en est arrivé à ce cycle. Les puristes apprécieront de redécouvrir des grands noms méconnus de la littérature arthurienne : Urien, Méléagant… Les autres passeront un agréable moment, sans plus.