L'histoire :
Suite à une énième infamie des hommes qui tyrannisent son peuple, le nain prénommé Thor, courageux et vertueux, a pris le commandement des siens. Lors d’un combat, il s’est aperçu qu’armé d’un marteau et animé par la colère, il maîtrisait la foudre, soit une arme surpuissante… Et il a bien dû se rendre à l’évidence : il est la réincarnation du dieu Thor, l’un des trois fils d’Odin. Au cours de sa révolte, il s’est retrouvé face à son frère Loki, quant à lui à la tête des hommes. Ensemble, ils décident de fusionner leurs armées en expédition vers le nord, jusqu’à l’Asgard (le domaine des dieux), afin de réclamer des comptes à leur père Odin, qui a décidément laissé s’installer un sacré bazar sur le Midgard (la terre des hommes). Dans les faits, Thor cherche avant tout à ressusciter l’âme de son fils Smoll. Loki, lui, est entièrement intéressé par la prise du pouvoir. Or depuis son royaume, Odin est évidemment averti de cette expédition. Son troisième fils Baldr à ses côtés, ainsi que les walkyries, il commence par envoyer le dragon Fafnir en guise de message. Fafnir attaque la grande armée d’hommes et de nains… et blesse mortellement Thor. Loki voit là une occasion inespérée d’envoyer son frère dans le monde des morts et de s’en servir comme d’un passage vers l’Asgard. Or l’arme qui envoie Thor dans cet au-delà n’est autre que le marteau Mjöllnir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout ce que l’heroïc-fantasy peut convoquer comme créatures cornues et cuirassées s’est donné rendez-vous dans ce second et dernier volet, pour une bataille titanesque sur les terres infernales de l’Asgard (le domaine des dieux). La restructuration qui va en découler dans l’ordre hiérarchique des dieux vikings, s’assimile à une apocalypse, que la mythologie nordique appelle le Ragnarök. Ici en tant que scénariste, Olivier Péru conclut donc une relecture martiale et phénoménale de la mythologie viking, en offrant à Pierre-Denis Goux de personnifier et d’animer le panthéon divin. Le dessinateur s’en donne d’ailleurs à cœur joie en mettant en scène des créatures chtoniennes toutes plus furibondes et chiadées les unes que les autres. A grands renforts d’éclairs fulgurants, de magnifiques paysages infernaux, de tronches patibulaires en gros plans et de batailles épiques et sanguinolentes, Goux prouve tout son talent et son attrait pour le registre de l’heroïc-fantasy pas loin d’être dark. On aura prévenu le cruel Odin (en couverture) : ça va gicler et foudroyer. Ce dieu fondateur devra redouter ses fils rivaux, Thor et Loki, sans oublier de se méfier du troisième, Baldr. Eh oui, pour ce diptyque, Péru se moque de l’ordre établi au sein de la mythologie : dans les écrits classiques, Thor et Loki ne sont pas vraiment frères. Mais bon, l’avantage des légendes, c’est qu’étant donné que rien n’est finalement très authentique, on peut tout modeler à satiété. Et Péru aurait eu « thor » de s’en priver…