L'histoire :
A la fin du XIXème siècle, les professeurs Challenger et Sumerlee, ainsi que le journaliste Malone, le chasseur Roxton et leur guide indien Pablo, se sont lancés dans une périlleuse expédition en Amérique du Sud. Suivant les indications posthumes d’un moine albinos, ils ont en effet découvert un vaste territoire de jungle entièrement clos par une barrière de montagnes, sur lequel a perduré un prodigieux biotope préhistorique. Après avoir survécu à des attaques de grands sauriens prédateurs, à des ptérodactyles et des scorpions géants, Sumerlee se retrouve avec un tibia cassé, donc une jambe immobilisée par des atèles. Il est contraint de rester au campement de base en compagnie de Challenger – qui ne se lasse pas d’étudier les espèces et d’en faire des moulages d’empreintes – tandis que Malone et Roxton cherchent une issue pour rejoindre le monde connu. Hélas, ce faisant, les deux hommes sont capturés par ce qui ressemble à une tribu de pithécanthropes – le chainon manquant entre l’homme et le singe. Ils sont promis à un sacrifice sanglant, car cet hominidé primitif est cannibale. Pendant ce temps, Challenger, Sumerlee et Pablo font la connaissance avec une autre tribu, des indigènes plus pacifiques, qui semblent avoir beaucoup appris de techniques des conquistadors du XVème siècle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement imaginé par Sir Arthur Conan Doyle, Le monde perdu est un roman d’aventures avec un grand A, sans doute l’un des plus mythiques du genre. La découverte d’un territoire oublié et préservé, sur lequel auraient subsisté des espèces préhistoriques parmi les plus spectaculaires et dangereuses de tous les temps, cela s’avère une base d’intrigue formidable (au sens étymologique du terme : redoutable !). Avec sa casquette de scénariste, Christophe Bec conclut dans ce tome 3 une adaptation en BD pas précisément fidèle aux faits, mais parfaitement dans le sens de la dramaturgie générale et dans le ton. A la lecture de la trilogie désormais complète, on frissonne à chaque attaque de sauriens, on se passionne à chaque découverte inattendue, on s’épouvante lors de la terrible guerre entre tribus, tout comme on avait pu le faire à la lecture du roman originel. La justesse et la rigueur du dessin des italiens Fabrizio Faina et Mauro Salvatori sont des atouts maîtres pour la réussite de cet exercice d’adaptation. Les différents protagonistes – qu’ils soient indiens, explorateurs ou hommes-singes – sont tous crédibles dans leurs rôles, et le bestiaire préhistorique n’a rien à envier aux animatronics et images de synthèse de Spielberg (Jurassik Park). En bref, on sent que les auteurs ont voulu faire honneur à une œuvre culte dont ils sont fans.
