L'histoire :
Dans un monde en pleine destruction à cause des agissements du royaume de Cyan colonisant la moindre ressource, la déesse Skuld vient de détruire Yggdrasil, l’arbre de vie. Ivre de colère d’avoir vu sa sœur éliminée par le Roi et ses sbires, Skuld estime que les Hommes ne méritent pas de vivre plus longtemps ! Un point de vue que la déesse Verdandi, son autre sœur, ne partage pas, puisqu’elle vient de sacrifier sa vie pour sauver celle de Nils. Dorénavant, le jeune garçon possède ses dons d’omniscience et de téléportation, ainsi que son esprit le guidant dans sa quête. Pendant ce temps, le Roi de Cyan vient d’arriver en perse avec les quelques hommes qu’il lui reste. À la recherche du Codex Angelus, dans le but de trouver un moyen d’aller récupérer son fils, le prince Soren, dans le royaume des morts, le seigneur de Cyan met la Perse à feu et à sang ! De son côté, Alba parcourt un monde qui se meurt en compagnie d’un nouveau-né qu’elle a trouvé précédemment dans un village dévasté. Tentant de voler du lait pour le nourrisson, la jeune femme est stoppée par les propriétaires, un étrange groupuscule religieux. Comprenant son geste, le prêtre qui mène le groupe, accepte de lui pardonner à condition qu’elle se repente en se prosternant devant la statue de la déesse Skuld qui vient d’être sculptée. Suite à son refus catégorique, Alba est condamnée à mort par ses hôtes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Jérôme Hamon n’y avait pas été de main morte dans le final du précédent tome, en tuant une grande partie des personnages (le père de Nils, Arun, le prince Soren, deux déesses...). La conclusion voyait également la démolition d’Yggdrasil, l’arbre de vie. Le récit reprend donc dans un monde en pleine destruction et en proie au chaos, comme le montrent les ambiances sombres et peu colorées mise en place par Antoine Carrion qui tranchent complètement avec les albums précédents. On est ainsi directement embarqués dans cet univers apocalyptique où l’on suit le parcours et la destinée des rares survivants. Que va-t-il leur arriver ? Nils saura-t-il sauver les neuf mondes et recréer l’arbre de vie ? C’est au cours d’un récit passionnant de 60 pages que l’on aura les réponses à ces questions (et aux autres), via un découpage alternant les événements et les personnages. Ainsi, on suit Nils, avant de basculer vers Alba, en passant par les agissements du Roi de Cyan ou encore de la déesse Skuld. Cela offre une narration extrêmement rythmée, mélangeant adroitement légende nordique et onirisme, façon Hayao Miyazaki. Les graphismes de Carrion jouent également un énorme rôle dans l’immersion et le plaisir de la lecture, tant dans les décors qu’au niveau des personnages. Une très bonne conclusion pour cette série originale.