L'histoire :
Oscar Rimbaud, étudiant en troisième année de médecine à Paris, n'arrive pas à se sortir de ce rêve particulièrement prégnant. Le voilà dans la peau d'Odyxes, capitaine d'une flotte de 8 gigantesques galères grecques, sous l'antiquité. Lui et ses hommes affrontent une terrible tempête, qui endommage gravement les navires. Lui-même est assommé dans le tumulte. A demi-conscient, il se retrouve quelques instant au sein d'un panthéon divin, face à une déesse qui lui offre le langage. Quand il revient à lui, à bord de la galère grecque, les éléments se sont calmés. Ses adjoints Erlokh et Plothes attendent des décisions. Oscar n'a pas la moindre fichue idée de ce qu'il lui arrive. Mais quelques feuilles de papyrus flottantes lui font penser qu'ils sont au large des côtes égyptiennes. La rencontre avec des voiliers égyptiens lui donnent raison. Il ordonne une approche non belliqueuse, monte à leur bord et fait allégeance à leur dieux – après le grec, il comprend aussi l'égyptien ! Puis il fait accompagner sa flottille dans le port d'Auaris, où il espère pouvoir faire réparer. Quand Odyxes dort, il retrouve néanmoins sa vie d'Oscar, à la bourre en sortant du métro parisien pour prendre sa garde d'Interne. Alors qu'il arrive en retard à l'hôpital pour une remontée de bretelles, il est espionné par une jeune femme rousse et sexy accompagnée d'un hibou. Celle-ci se blesse intentionnellement en se plantant un couteau dans la cuisse, avec l'intention de le séduire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tour à tour sous l'antiquité grecque et dans la civilisation contemporaine parisienne, Odyxes est la nouvelle série fantastique orchestrée par Christophe Arleston, dont on retrouve d'emblée les principales clés narratives. En effet, les deux contextes réalistes sont certes cette fois inédits chez ce spécialiste de l'heroïc-spatio-fantasy (créateur de Lanfeust et consort), mais le héros se retrouve coincé par des règles du jeu qui le dépassent et qui seront sans doute dévoilées progressivement, au gré des tomes à venir – comme pour les Naufragés d'Ythaq ou les mécanismes du monde de Troy, par exemple. Pour le moment, le lecteur switche donc d'un monde à l'autre, dans la peau d'un double héros en proie à une double vie qui le dépasse, mais parfaitement prenante et divertissante – Arleston reste un grand pro de l'art séquentiel. Sous l'antiquité, le capitaine Odyxes doit sauver son équipage d'une situation économique désespérée ; à Paris, l'étudiant en médecine Oscar se fait séduire par une patiente qui semble en savoir plus sur ce qui lui arrive. On profite d'autant mieux de cette mise en bouche accrocheuse qu'elle est dessinée par Steven Lejeune, chantre d'une veine semi-réaliste détaillée, comportant beaucoup de profondeurs et de perspectives. Que ce soit pour des scènes tumultueuses de tempêtes en Méditerranée, ou pour nous immerger dans la foule parisienne, le dessinateur montre une rigueur constante et appréciable, pour un projet au long cours plus « sage » que ses précédents TDB et Dieu a les boules...