L'histoire :
Dans un avenir indéterminé, le voyant Aaron Goodwin participe à un voyage de lointaine colonisation spatiale, le programme Sheppard. Mais auparavant, il signe volontairement pour une procédure d’oubli intégral de tous ses souvenirs. Dans les secondes qui précèdent son « effacement », il se souvient du retour sur Terre de la cosmonaute russe Elena Chevtchenko, après son incroyable périple sur Mars, en 2030. Sa rencontre avec un androïde extraterrestre baptisé Einstein lui a alors permis d’accéder à une technologie bien supérieure à celle des humains. Une technologie qui la pousse à vouloir repartir pour une destination encore plus folle : la lointaine planète naine Farout, située aux confins du système solaire. A en croire Einstein, une civilisation y aurait implanté quelque chose qui pourrait être le remède à tous les maux de l’humanité. Grace à la propulsion alien, le voyage jusqu’à Farout ne dure que 60 heures. Une navette révolutionnaire (de techno alien !) est alors construite et un équipage composé de sept femmes – une nouveauté ! – est réuni. Le site de lancement est chinois et la propulsion photonique à énergie cinétique accompli sans souci la performance attendue. Voilà nos spationautes parties bien au-delà de Pluton…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 6 d’Olympus Mons résolvait toutes les intrigues et se présentait donc comme la fin, cohérente et entière, de la série. Raté, et on était tombé dans le panneau ! C’était sans compter sur le savoir-faire de Christophe Bec pour rebondir et prolonger le plaisir. Ce 7ème opus démarre ce qu’on peut considérer comme un nouveau cycle. En guise de virgule, sur les trois premières planches, les auteurs illustrent la création de la vie sur Terre. Un bon début… Puis on retrouve le voyant Aaron Goodwin dans un futur indéterminé, sur le départ pour une lointaine planète et une nouvelle personnalité ! Enfin, on entre dans ce qui occupera le gros de la narration, emmené par la cosmonaute Elena Chevtchenko, héroïne et rescapée martienne des 6 premiers volets. Grace à une technologie de propulsion révolutionnaire car extraterrestre, héritée de l’androïde Einstein (relire les tomes précédents), elle dirige une expédition vers la lointaine planète Farout. Cet « objet transneptunien », authentiquement le corps céleste le plus lointain du système solaire (à 19 milliards de km), qu’on traduit de l’anglais par « loin et au dehors », n’a été découvert qu’en 2018. Le mystère plane durant tout l’album sur la réelle motivation d’un tel voyage, au tiers de la vitesse de la lumière. Toujours est-il que l’exploration d’un monde inconnu et d'une connaissance miraculeuse suffit pleinement à nous tenir en haleine, surtout avec le cliffhanger culotté que Bec nous balance en dernières planches. Mais avant cela, comme d’habitude, Bec délaye la sauce avec des séquences du passé (Aaron sur le mont Ararat, ou les étapes de la préparation du voyage). Et Stefano Raffaele illustre le tout de son style réaliste, alternant les phases d’explications et/ou les palabres, et des séquences contemplatives cosmiques qui nous laissent rêveurs. Attachez vos ceintures, on est repartir pour un tour. Parés à encaisser les 4G du décollage ?