L'histoire :
Des années après le retour sur Terre des astronautes qui ont foulé le sol de la planète Mars, le voyant Aaron est de plus en plus traversé de visions du futur, ou d’une réalité parallèle. Il voit les visiteurs d’une bibliothèque géante expulsés par des hommes en armes, qui s’emploient à détruire toute la connaissance. Il voit la société du future basée sur le programme Sheppard qui offre la vie éternelle. Il voit cette ville du futur dévastée par des bombardements extraterrestres. Il voit la population terrienne entièrement composée de gens du troisième âge, qui se couvrent subitement de ganglions énormes, jusqu’à mourir dans d’atroces souffrances. Il voit le fantôme de Marta, extrêmement vieille, porteuse d’un message apocalyptique. Quel sens a tout cela ? Quelques années plus tôt, six femmes astronautes survivantes reviennent de Mars à bord d’un astronef alien, emportant avec elles le corps comateux de leur compagne Cahoone. Trois d’entre elles se rendent compte qu’après leur contact avec une mystérieuse substance, elles sont en train de devenir amnésiques. Seule leur mémoire profonde ou immédiate persiste. Elles sont en train de perdre leurs souvenirs, y compris celui de leurs propres personnalités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette fois, c’est certain : ce tome 9 sera aussi le dernier de la série Olympus Mons. A moins que Christophe Bec ne nous sorte une sacrée pirouette de son chapeau de scénariste. L’heure du bilan est donc venue d’essayer de cerner cette série de science-fiction à la fois pleine de concepts palpitants et un peu décousue dans ses trames narratives. On pourrait en ultra-résumer le pitch ainsi : des contacts avec une intelligence extraterrestre à la surface de la planète Mars aboutissent au secret de la vie éternelle, mais… celle-ci n’est pas forcément une bonne idée ! A l’image des précédents volumes – voire de bien d’autres séries signées Bec, à commencer par Prométhée – cet ultime opus mélange allégrement les unités temporelles, ponctuées de récitatifs. Cela se présente sans transition, en une sorte de soliloque futuro-scientifique autour des concepts de vie éternelle, de mémoire à court ou long terme, individuelle ou collective, de théories quantiques sur la vie après la mort… De la pure SF inventive, débridée, excitante, mais aussi enragée et organisée qu’une partie de rodéo. Au dessin réaliste, Stefano Raffaele parvient une nouvelle fois à composer de jolies vues urbaines, futuristes ou cosmiques… mais des visages et expressions inégales. Avec tout de même une mention spéciale pour les affriolantes explosions de ganglions. Côté découpage, une fausse bonne idée provient des cases ultra panoramiques, surtout lorsque l’élément important se situe pile au milieu dans la pliure (p.40-41).