L'histoire :
Au commencement, Pandore, la mère des dragons, enfanta le monde, sur la Terre qui n’était alors qu’un caillou infertile. De son ventre sortirent, dans l’ordre : les océans, la végétation, les animaux et les humains… mais aussi quatre petits dragons : le rouge et colérique Drak, le bleu et curieux Shog, le vert et ascète Styx, et Ketz, dont personne ne sait à quoi il ressemble. Puis la mère des dragons mourut, sans avoir expliqué à sa progéniture sa destinée. Pendant des siècles, les frères dragons se querellèrent, aux yeux des humains, ils étaient l’apocalypse. Ils finirent par devenir plus discrets en prenant forme humaine et en copulant avec des femmes humaines, leur donnant parfois des enfants, tous des mâles. Une fille mutante humaine-dragon naquit un jour, proche du notre, et ce phénomène était imprévu. Aujourd’hui, dans le Sahara, des touaregs étudient un précieux artefact, à grand renfort de technologie de pointe : l’amulette de Saladin. Hélas, l’objet a tendance à se défendre en tuant ceux qui le manipulent mal. Par écran interposé, l’émir Al Kabyr enrage… aurait-il mal traduit le protocole qu’il a cru lire dans les textes anciens ? Alors qu’il découvre une trappe dans un antique livre, un voleur s’est introduit dans la base saharienne et a dérobé l’amulette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hé bin voilà, on l’ignore trop souvent, mais d’authentiques dragons sont mêlés aux humains. Ils conspirent comme des foufous contre le genre humain et y’a intérêt à les prendre au sérieux, parce que ce sont tout de même eux qui ont créé le monde, en des temps antédiluviens… L’épisode pilote de cette nouvelle série de fantasy nimbée d’orientalisme peine clairement à convaincre, tant elle convoque et enfile comme des perles tous les clichés du genre, convenus et vus et revus dans les nanars de série Z. Des touaregs patibulaires courent après une vague puissance dragonnienne, sans qu’on comprenne vraiment la finalité, voire même les conjectures. Magie, alchimie, animisme, hérédités maléfiques se perdent en un gloubiboulga onirique pénible à suivre. Il y a même le retour de la vengeance de la momie… Cela dit, les ambiances orientales, souvent nocturnes, permettent de jouer avec les teintes bleues et jaunes et aboutissent à un rendu globalement sympatoche, à travers un découpage moderne et dynamique… Mais au milieu de cet enchevêtrement subtil de cases, des narratifs pompeux et volontairement flous, des dialogues futiles finissent par rendre cette histoire bien creuse et sans intérêt. Et dire qu’il y aura un tome 2…