L'histoire :
Mayday ! Mayday ! A la suite de la casse du propulseur principale, la fusée de P’tit cosmonaute est forcée de se poser sur une lune inconnue. Un atterrissage tout en douceur, ou presque… Un atterrissage qui n’échappe point à deux gentils autochtones, l’un vert, l’autre violet, qui accueillent le naufragé arborant sur son casque le drapeau de la première puissance terrienne. N’ayant pas réussi à protéger son campement d’éventuels intrus hostiles, P’tit cosmonaute décide de les piéger : il leur offre le plat traditionnel terrien (hamburger et frites). Puis, profitant qu’ils dégustent, il les menace de son pistolet laser et les emprisonne. Le voici sauf ! C’est sans compter sur les ressources du duo d’aliens : Boulga est peut-être glouton et naïf mais sa tête renferme des trésors d’idées que Lako, son compagnon peu créatif mais rusé, sait parfaitement utiliser ! En un coup de sécateur, les voici dehors, toujours aussi gentiment disposés à l’égard de leur étrange visiteur agité. Visiblement le méchant (normal pour un terrien), c’est P’tit cosmonaute. Puisque le talon d’Achille local semble être la gloutonnerie, il contacte son QG par satellite afin d’exterminer ces êtres hospitaliers en larguant des pâtes carbonara empoisonnées…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Derrière une façade rigolote se cache un propos beaucoup plus sérieux qu’il n’y paraît. Le papa des P’tits diables, Olivier Dutto, en collaboration avec Benjamin Ferré, délaisse un temps ses galopins pour un P’tit cosmonaute à plusieurs facettes. Bien sûr, délire et humour sont au rendez-vous mais, encore une fois, la SF offre un cadre propice à une libre satire de notre actualité. L’humanité est confrontée à une espèce alien qui, à l’instar d’E.T. (et non d’Alien !), endosse le rôle du gentil confronté au méchant impérialisme terrien. En fait, P’tit cosmonaute est plus bête et « bas de plafond » qu’il n’est réellement dangereux. Car heureusement, toutes ses mauvaises actions, il les foire ! Bref, le fils spirituel de l’oncle Sam est un anti-héros dont on rit à ses dépens (même si les réalités pastichées donneraient plutôt envie de pleurer). Afin d’élargir un horizon raz des pâquerettes et de vider gaiement tout ce qu’on a sur le coeur, l’intrigue réserve quelques clins d’œil bien sentis à des musts interstellaires : La Guerre des étoiles (l’Empire, off course !), le tube de Johnny les Portes du pénitencier ou encore au mythe d’Œdipe. En outre, on reconnaît Sarko déguisé en vampire sur l’habillage intérieur de l’album. Tiens donc, un message politique ? En tout cas, un bon coup de gueule agrémenté d’un quizz pour débuter et d’un jeu fléché (pl.26) pour aider P’tit cosmonaute et ses amis à ne pas se tromper. Une lecture qui s’apparente en cela à Mister President (signé Clarke au Lombard) un poil plus jeune, fun et déjanté. Vous l’avez compris, c’est pour s’amuser.
