L'histoire :
Jean-Pierre, l’instituteur, se souvient du maître qui a changé sa vie et qui soulignait les accords muets. Marie-Claude écrit à l’instructrice qui l’avait humiliée devant toute la classe en stigmatisant sa crasse et sa misère. Duska sublime les années qu’elle a vécues en face de son école Jean Giono, dont les instituteurs étaient amis de ses parents… Des anciens élèves écrivent aux maîtres et aux maîtresses qui les ont marqués, soit en leur permettant de grandir en leur faisant découvrir l’amour de l’instruction, soit en les faisant souffrir par erreur, bêtise ou méchanceté. 13 lettres illustrées, toutes dans des styles très différents, par des auteurs de BD, les adaptant à leur main. Tantôt dures, tantôt tendres, parfois amusantes et parfois tristes à pleurer, chacune de ces histoires renvoie le lecteur à ses propres souvenirs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne s’attend certes pas à trouver une collection mémorielle chez l’éditeur du survitaminé Lanfeust. Et pourtant, la série Paroles de… compte déjà une demi-douzaine de tomes, dont trois Paroles de Poilus et un sur Verdun. C’est donc dans une collection historique déjà bien établie que débarque ce recueil, adaptation d’un ouvrage réalisé par Jean-Pierre Guéno à la suite d’un appel à projet lancé par Radio France et auquel ont répondu plus de 2000 auditeurs. Comme dans tout recueil collectif, on est plus ou moins touché selon le discours, et les adaptations sont plus ou moins bonnes. Surtout, on se projette plus ou moins facilement dans une histoire qui nous ressemble ou qui nous touche – ou pas. Toutes ces histoires ont été soit vécues, soit inventées, mais elles ont pour fil conducteur les années d’après Seconde Guerre Mondiale jusqu'au début des années 70. Soit le baby-boom et les trente glorieuses. On se rend compte que jusque là, l’école héritée de la IIIème République et de Jules Ferry n’avait pas beaucoup changé avec des instituteurs tout-puissants face à des élèves, soit groupies, soit martyrs. L’actualité nous ramène à d’autres réalités, et on se prend encore plus facilement à la nostalgie inhérente à cette forme de récit.