L'histoire :
Plus que 5 minutes… Ce 29 septembre 1983, les parents de Jon et ceux de ses copains avaient pourtant été limpides : les gamins devaient quitter leur cache plus tôt que d’habitude pour regagner un abri avant 11 heures. Les amis courent, mais pas assez vite, lorsqu’une puissante lumière envahit les cieux… Los Angeles, septembre 2009. Jonathan Caldwell rentre de son jogging matinal avec ce mal de tête qui ne le quitte plus depuis quelques temps. Pour autant, les affaires marchent : on s’arrache ce prodigieux polyglotte aux 4 coins du monde pour la finesse de ses traductions. De plus, il file le parfait amour avec la belle Chelsea. Mais il y a ces migraines et, plus troublant, cette puissante lumière verdâtre qui le réveille en pleine nuit, le laissant fiévreux et inquiet. Cette lumière apparait le même soir dans un centre psychiatrique de San Francisco, semblant faire disparaitre quelques secondes un patient et s’amusant à faire imploser un poste de télévision. Tout aussi verte et aussi lumineuse, elle parait porter les pas d’un assassin qui, à New York, met en scène son macabre forfait au cœur d’un paisible appartement… Mais qu’est ce qui peut bien lier ces événements ? Ce qui est sûr, en tous cas, c’est que Caldwell n’est pas prêt de se reposer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tandem d’auteurs, découvert avec la très plaisante série Le Feul, semble avoir l’intention de jouer avec nos nerfs, en nous installant d’emblais dans une intrigue où plane un mystère épais et « adrénalisant » inconnu. Ils ont cette fois délaissé l’heroïc-fantasy, pour porter leur imagination du coté du thriller fantastique, en prévision d’une saga normalement prévue en 5 opus. Ici, l’ouverture proposée est des plus énigmatiques, invitant le lecteur à faire connaissance avec Jonathan Caldwell, ses troublants cauchemars et son énigmatique enfance, sur un atoll du Pacifique peuplé de militaires. Pour couronner l’ensemble, des séquences régulièrement distillées, sans liens apparents pour le moment avec le reste, nous conduisant sur les pas d’un mystérieux tueur en série… On devine que c’est une expérience scientifique qui alimente la base du suspens, mais tel le héros principal recomposant son passé, nous avançons à tout petits pas. Avec l’avarice d’un Alfred Hitchcock, les prédispositions anxiogènes d’un Christophe Bec et une envie de rythmer le tout tel Naoki Urasawa, Jean-Charles Gaudin ne livre ici, en effet, que quelques pièces d’un puzzle qu’on s’impatiente à vouloir assembler. Grace à un découpage maitrisé et notre accroche immédiate aux personnages, l’effet happant recherché est, en tous cas, copieusement atteint. L’univers graphique mis en œuvre par le trait de Frédéric Peynet, participe amplement à notre engouement pour ce début de série. D’une part le choix des cadrages ou la composition des planches assoient parfaitement cet univers « sous tension ». D’autre part, la précision du trait associé à une certaine forme de simplicité, rendent très crédible personnages, ambiance et lieux : on s’y croirait presque, tout en restant dans le dessiné, loin d’un réalisme photographique. Reste désormais pour chacun à confirmer cet excellent début.