L'histoire :
Près d’Ephyre en Grèce, au VIIIème siècle avant notre ère, quatre esclaves nus sont amenés au fond du Necromanteion, le monument dédié à Hadès, qui mène aux enfers. Après avoir fait le sacrifice d’un bélier, un devin aveugle, digne de Charon, les conduit jusqu’à une galerie a priori obstruée. Là, au milieu des volutes d’encens, l’aveugle procède à diverses incantations et leur inocule des drogues. Il les attache en suspension au-dessus du sol. Soudain, le mur du fond se révèle une sorte de passage, par laquelle apparaît… un extraterrestre en scaphandre ! Or il est impossible pour les humains de voir cet alien, donc leur métabolisme explose, en laissant sur le sol que de la charpie.
L’été 1994, au même endroit, Hassan Turan pénètre en secret sous la tente de fouille de son père, archéologue. Il repère alors un curieux talisman, qu’il identifiera plus tard comme étant un artefact alien complexe, le mécanisme d’Ioakim.
Ce père, Teki Turan, se trouve pour « le moment » en 1838, en train de remonter l’embouchure de la Seine sur un voilier, avec un alien à son bord. Son objectif est d’aller à la rencontre de l’un des plus éminents savants de l’époque, le parisien Jean-Charles Athanase Peltier. Lui seul est à même de décrypter les mécanismes métaphysiques susceptibles d’aider l’alien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la fin du monde d’origine extraterrestre (intervenue en fin de premier cycle, au tome 12), nos multiples protagonistes continuent d’être confrontés, à différentes époques, à la reconstruction de l’humanité ou aux sauts inter-dimensionnels. Classiquement, le scénariste Christophe Bec fait revenir ce tome 20, en séquences distinctes et sans transition, sur toutes les époques en cours de trame narrative. A chaque fois, une séquence de 3 à 4 planches fait progresser un chouya (ou pas) les intrigues abordées depuis le début du second cycle : en -VIII av JC, en 1838, en 1994, en 2019… Mais c’est clairement la guerre du Péloponnèse qui bénéficie de la plus grosse place dans ce tome 20 : 26 planches (sur 46) sont consacrées à l’antiquité et notamment aux confrontations maritimes et terrestres entre spartiates et athéniens, sur fond de calculs et conjectures faits par les quatre voyageurs du futur. L’autre intrigue à notre époque contemporaine dévastée (2019) nous permet aussi d’en savoir plus sur la citadelle haïtienne – l’authentique citadelle la Ferrière – où s’organise la rébellion contre les aliens. Bref, ça progresse… lentement, mais ça progresse. Au dessin réaliste, Jean Diaz ne faiblit pas. Ses paysages sont grandioses, les scènes de combats antiques se montrent spectaculaires, et on reconnait mieux les personnages que sur les albums de Raffaele. Comme souvent, l’album se termine par un cliffhanger qui laisse un brin pantois… en attendant le tome 21 !
