L'histoire :
Les espoirs de Marianne et Peter de percer le mystère des cristaux qui ont sombré avec le navire de Stuart Flint sont réduits à néant. L'ex-militaire a été déclaré mort dans la nuit qui a suivi son brusque éclair de conscience dans la clinique moscovite. Marianne bénéficie pourtant d'un formidable concours de circonstances qui va lui redonner la foi. Colin Bellencourt, le propre fils du chercheur qui avait reçu les échantillons de Flint en 1939, a lui aussi poursuivi ses investigations sur les recherches de son père. En redécouvrant les échantillons sous le plancher de la demeure familiale, il a décidé de reprendre contact avec les destinataires du courrier de l'époque. Une entrevue a lieu au Mont Saint Michel, où le jeune homme réside. C'est l'occasion pour lui de révéler le potentiel mystérieux des cristaux, tel que son père avait commencé de l'identifier. Il n'en faut pas plus pour relancer la curiosité de Marianne. Avec l'aide de Peter, ils vont recontacter tous les collègues de Flint de la période d'avant guerre, et tenter de se lancer à la recherche des cristaux enfouis dans l'épave du Pennyworth. Mais ils ignorent que les multiples contacts qu'ils ont pris et les précieuses informations qu'ils ont révélées vont provoquer des convoitises bien au-delà de leur environnement immédiat. En cette période de guerre froide, une découverte scientifique de cette nature pourrait se révéler déterminante...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second cycle, Bruno Marchand a réactivé les ressorts qui ont fait le charme de la première aventure de Marianne et Peter, racontée dans le premier triptyque de cette série. Un voyage en compagnie de Peter pour découvrir dans des pays lointains les clés d'un mystère ; des villes joliment dessinées dans leur atmosphère des années 50 ; une ambiance de BD classique et rétro savamment entretenue par un dessinateur et coloriste de talent. Cette nouvelle intrigue, moins surprenante que la première, progresse doucement sur des dialogues un peu surannés, portée par des images délicates qui donnent le ton. Malgré une tendance au bavardage dans la première moitié de l'album, Marchand nous réserve une surprise bienvenue, qui permet une certaine forme de suspense en fin d'album. Mais le but de l'auteur n'est pas de se mesurer aux champions du retournement de dernière minute. En construisant sa galerie de personnages qui se retrouvent dans cette seconde aventure, il donne une cohérence à son univers, essentiellement porté par le personnage de Marianne, déterminée et un peu illuminée. Il faut être sensible au charme de la jeune femme, et à cette atmosphère de dialogues très polis et feutrés qu'impose la bonne société anglaise du milieu du siècle. Pour cette série en solo, Bruno Marchand confirme à la fois son goût pour les maîtres de la BD classique et pour les décors des grandes aventures, notamment de Blake et Mortimer. Et sa capacité à construire pour lui-même un univers où exprimer son style graphique caractéristique, aux couleurs absolument superbes.