L'histoire :
Beyrouth, 1918. Le légionnaire Randolph Carter apprend de son capitaine qu'il est convoqué en urgence par le général. Si ce dernier a été choisi, c'est à la fois pour ses connaissances en archéologie et le fait qu'il parle couramment anglais. En effet, si la mission officielle est de repérer une possible concentration d'unités turques, il y a risque que l'expédition croise des éclaireurs anglais et il est donc préférable que l'unité se fasse passer pour des hommes de la couronne britannique. Et pour réaliser cette mission, Carter et son capitaine seront accompagnés par leur camarade Firouz, capable de parler toutes les langues locales, ainsi que de tirailleurs algériens qui se feront passer pour des bédouins. Equipé de deux automitrailleuses, de vivres et de suffisamment d'essence pour parcourir 600 kilomètres, le groupe va devoir remonter la vallée le plus haut possible où des mouvements de troupes turcs auraient été aperçus. Et même s'il y a de fortes chances qu'il s'agisse uniquement de déserteurs, il est tout de même nécessaire qu'ils s'y rendent. L'expédition à peine partis, le général passe un mystérieux coup de fil pour confirmer que Randolph a bien pris la route. Il apprend alors que « le maître » est fier de lui et qu'il l'invite même à la cérémonie qui aura lieu le soir même au temple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté à toutes les sauces ces dernières années (série TV, cinéma, jeu de société, jeu vidéo...), l'univers d'Howard Philips Lovecraft est également le sujet de cette nouvelle série. Ici, Simon Treins (alias Jean-Pierre Pécau) propose de mettre en scène Randolph Carter, héros récurrent de l'œuvre de l'auteur et également souvent considéré comme son alter ego. Dans cette aventure inédite, le scénariste imagine ce que Randolph a pu vivre entre les événements de 1916, durant la 1ère guerre mondiale, et 1919 et sa présence à Boston. Démarrées dans le tome précédent, les mésaventures du héros l'amènent à côtoyer l'étrange, la folie et le bestiaire bien connu de Lovecraft comme les « Grands anciens » ou encore l'inévitable Cthulhu. Passionnante car parsemée de nombreux clins d'œil et de référence à l'univers du maître du récit horrifique, cette seconde partie ne déçoit pas une seule seconde et nous embarque du début à la fin, entre révélations et zone d'ombre. Le seul bémol, s'il faut en trouver un, est sans doute le final abrupte qui est censé conclure ce (premier) diptyque. Pour mettre en images cet univers à la frontière de la folie, Treins a fait appel à son compère sur V-girls L'œil du diable, à savoir Jovan Ukropina. Avec un style réaliste et un univers sombre qui convient parfaitement à l'horreur lovecraftienne, le dessinateur offre un travail efficace et pertinent qui fait mouche ! Comme pour le tome précédent, Stéphane Paitreau rehausse le tout avec ses couleurs opaques. Un bien bel album, malgré un final déroutant.