L'histoire :
Philadelphie, de nos jours. Tout commence par un paquet suspect dans un centre commercial. Une équipe de démineurs expérimentés arrive sur place et inspecte un gros sac plastique abandonné. A l’intérieur, un enfant vivant est solidement ligoté et bâillonné, une puissante bombe autour du corps. Les démineurs découvrent cette horreur en même temps que la minuterie, qui affiche -3 secondes… Les images de la gigantesque explosion qui s’ensuit inondent le web, en une sorte de snuff-movie d’un nouveau genre : la propagande anarchiste est diabolique et maîtrisée. Selon la cellule antiterroriste, il s’agit du groupe « Reign », un vieil ennemi a priori ressuscité. Selon toute probabilité, celui-ci devrait refrapper aujourd’hui, dans un autre centre commercial bien identifié. Adam Nexe fait parti du commando de démineurs qui investit les lieux en urgence. Mais il est déjà trop tard : un mystérieux groupe de tireurs fous a pris position et a commencé à vider ses chargeurs sur la foule. C’est une hécatombe, une nouvelle fois filmée et retransmise en temps réel sur le web. Quand il comprend la gravité de la situation, Nexe ordonne qu’on fasse appel à Elisha, son ancienne partenaire, d’une efficacité redoutable. Celle-ci n’est pourtant plus en fonction depuis sa dernière confrontation avec Reign, qui lui a laissé de profondes traces physiques et psychologiques. Etrangement, elle est réveillée à ce moment précis par un autre groupe commando surarmé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’action pure dès les premières planches est un peu la marque de fabrique de Téhy. Cette nouvelle série a beau se situer dans un contexte contemporain réaliste, on retrouve le même type d’adrénaline que sur Yiu ou Yiu premières missions. Ici aussi les protagonistes sont des têtes brûlées, fonceurs et efficaces, ici aussi, la violence n’a aucune limite et monte en puissance au fil des pages. Si Nexe semble directement inspiré par Jack Bauer (de 24h chrono), Elisha est sans conteste une incarnation passée de Yiu croisée avec Terminator (le clin d’œil en bas de p.30 est hénaurme). Il n’y a guère de place pour une épaisseur de scénario, dans ce déferlement tonitruant d’explosions (ça déflagre, pète, flingue, gicle en moyenne 1 fois par planche). Pour le moment, on se contente de savoir qu’un groupe anarchiste jusqu’au-boutiste est en train de faire un carnage, et qu’il retransmet tout en masse sur le web. Pour la finalité et les moyens, il faut attendre d’en savoir plus dans le tome 2. Néanmoins, ce ballet esthétique d’ultra-violence est visuellement au moins aussi réussi que sur Yiu. Vincent Cara ne ménage pas sa peine et livre des encrages réalistes très convaincants, c'est-à-dire détaillés et réguliers, découpés et cadrés avec un maximum de dynamisme. Nombre de scènes sont saisissantes (le crash du pick-up, du van, de l’hélicoptère, l’explosion de l’antenne médicale…). Décoiffant…