L'histoire :
À Sa demande, le mystérieux Aïon a parfaitement intrigué : les Fils de la Terre se déchirent pour le Royaume et tandis que la société Drekkars implose, les Dragons se meurent. Mais Son œuvre n’est pas encore achevée et aux portes d’Al Astan, la Cité des Brumes, tous les acteurs de Son projet sont réunis… Dix jours auparavant, à la demande d’Aïon, les Drekkars ont anéanti Sardane, laissant la flotte de l’Amiral Koreil Vanarek exsangue. Et privant le Roi Garantiel d’un précieux soutien. Car devant l’ancestrale Cité franche, le Roi, qui vient la défendre, est bien décidé à faire payer à son cousin Othar de Vériel le prix de sa trahison. Il lui a pris fils et fille. Il doit payer… Kiriel son gendre, après que Filène d’Anar qui l’accompagne l’ait débarrassé de quelques imprudents soudards, s’apprête également à gagner la ville. Il est lui aussi décidé à faire mordre la poussière à l’ennemi. Mais il s’est également promis de permettre à celle qui vient de le tirer d’un mauvais pas de plaider sa cause : unir Fils de la Terre et même Dekkars pour lutter contre un tout autre ennemi… Devant la Cité, cependant, Garantiel a, pour l’heure, bien d’autres chats à fouetter : Césir, le gouverneur de la ville, son vassal, lui refuse l’entrée. Et pour cause : Fader, un des plus puissants seigneurs Drekkars, lui en a intimé l’ordre. Il tient Al Astan de sa propre initiative, dans l’unique but d’y trouver du Tirinka, une substance rare et mystérieuse dont son Empereur ne peut se passer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce 3éme coup de maître, le duo Dominique David / Eric Bourgier réunit plusieurs des protagonistes rencontrés dans les deux premiers opus et qui, tour à tour, nous avait immergés dans un univers de médiéval-fantasy dense et intriguant. Une nouvelle fois bonifié par une partition graphique technique, sensible et sur laquelle la veine épique glisse avec brio, le récit emprunte une trame plutôt classique, mais impeccablement maîtrisée. On retrouve ainsi les Fils de la Terre (les protagonistes du Livre I) : Kiriel, Garantiel d’Anorœur son Roi, et ce traitre de Duc d’Omel. Au menu : un ultime combat dont l‘enjeu est la cité franche d’Al Astan et par là-même, l’unité du Royaume. Sous la férule de l’intraitable Farder, les Drekkars (protagonistes du Livre II) attisent quant à eux délicieusement les flammes du conflit. Enfin, la belle et mystérieuse Filène D’Anar (F’lar) tente désespérément de faire entendre raison à tout ce petit monde. Car représenté par l’étrange Aïon, l’Ennemi est ailleurs... Aussi, en filigrane, à coté du récit de bataille dans lequel on se laisse immerger avec frénésie, ce nouvel opus marque t-il les contours d’une intrigue plus vaste, ciselée par des thématiques chères à l’heroic- fantasy et déjà esquissée dans les chapitres précédents. On commence en tous cas à bien en percevoir ici les tenants. En sus, les dernières pages introduisent malicieusement de nouveaux et tout aussi mystérieux acteurs, les Iccrins. Une bonne manière, et une nouvelle torture au regard du temps écoulé entre chaque tome, d’assurer pour la suite quelques rebondissements et un nouvel âge dans ce savoureux univers. Intelligemment rythmé, ne laissant aucun détail lui échapper (ne pas manquer les 18 pages d’annexes !), porté par des personnages charismatiques, l’ensemble se révèle une nouvelle fois riche et particulièrement captivant. Définitivement excellent.