L'histoire :
Malgré l’interdiction de son frère Mycroft d’enquêter plus en profondeur sur le drame qui a sévit dans le village irlandais de Keelodge, Sherlock Holmes s’entête et veut à tout prix découvrir l’identité des personnes qui ont changé la totalité des habitants en zombies et forcé l’armée à réduire le village en cendres. Pour le détective consultant, il ne fait aucun doute que cet attentat était un test avant une attaque de plus grande ampleur. Avec la complicité de Hyats, un soldat avec lequel il s’est lié d’amitié, Holmes a pu récupérer un échantillon du poison qui a changé tous les habitants en créatures décérébrés. Il a pu ainsi isoler quelques substances chimiques rares entrant dans sa composition. Peu d’enseignes londonienne peuvent fournir ce genre de produits. Sherlock compte bien toutes les visiter jusqu’à tomber sur le bon endroit. Mais avant cela, il rend visite à Watson afin de solliciter son aide. Encore traumatisé par le décès de son épouse, le meilleur ami du détective décline l’invitation et préfère faire sa tournée des patients. Qu’à cela ne tienne, Holmes enquête seul et commence par visiter les pharmacies vendant des stupéfiants au marché noir. Après avoir fait chou-blanc sur le plan pharmacologique, il s’attaque aux fabriques de produits chimiques avec plus de réussite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome plaisant, mais qui souffrait d’une légère linéarité, cette seconde partie repart en trompe avec tout ce qui fait l’intérêt et la puissance de l’univers holmésien, version Sylvain Cordurié. On suit avec beaucoup d’exaltation le détective de retour à Londres, dans ses déductions et son enquête traquant minutieusement le moindre indice. Toujours teintée de fantastiques avec les zombies et l’arrivée du Dr. Jekyll/Mr. Hyde, l’aventure avance à un rythme soutenu. Les révélations sont nombreuses, même si l’identité du commanditaire de l’attentat en Irlande reste mystérieuse. En plus d’une enquête passionnante, le scénariste continue d’explorer avec talent la psychologie des personnages. Nous passons par Holmes, de plus en plus happé par la noirceur du monde ; par les démons qui tourmentent Watson (alcool et décès de son épouse) ; ou encore par l’inquiétude de leur logeuse, Madame Hudson. Pour rappel, afin de bénéficier d’une sortie soutenue, cette enquête prévue en quatre albums sera chaque fois illustrée par un dessinateur différent. Après Stéphane Bervas sur le tome 1, c’est Eduard Torrents (Ramon Llull) qui prend la suite pour illustrer le Londres Victorien. Si la mise en images est élégante et les décors agréables, on remarque tout de même de petits problèmes de proportions au niveau des visages, notamment en ce qui concerne Edward Hyde et son faciès monstrueux. Au-delà, ce second tome est excellent et fait monter l’intrigue d’un cran. Si vous aimez les enquêtes policières, le fantastique et/ou l’époque victorienne, cette série est pour vous…