L'histoire :
Afin de recevoir l’antidote à la dryade rouge que lui a inoculée la sournoise comtesse Ysbel, le guerrier Siorn a du décapiter le frère rival de cette dernière, Olshorn. Après avoir vécu mille périls, il rapporte enfin la tête promise à la forteresse de Jolarsh. Il apprend alors que la dryade n’a pas d’antidote : Ysbel l’a dupé. Mais Siorn avait prévu le coup : il donne aussitôt le signal pour une attaque des hommes de Dorshen, l’héritier d’Olshorn. Siorn profite alors de la confusion générée pour empoisonner à son tour Ysbel à la dryade rouge. Désormais, la comtesse devra passer le reste de ses jours à concocter des potions pour elle et Siorn, afin de retarder l’effet mortel du poison. Jolarsh est prise. Le nouveau seigneur Dorshen force sa tante Ysbel à lui jurer un serment de fidélité. Cependant, au passage, Siorn s’est fait un terrible ennemi en la personne de Kostrok le colosse, demi-dieu vivant des Nosvars. Siorn lui a infligé un coup d’épée non-mortel au milieu du visage, qui l’a laissé avec une hideuse et douloureuse cicatrice. Cela n’a pas éteint l’ambition et la fougue de Kostrok, qui doit assurément prendre la cité de Shumshavar pour s’y faire soigner. Sa conquête passe par le barrage fluvial de Fornas, dirigée par Gaïl. La guerrière est robuste, mais ses hommes souvent avinés. Siorn et Dorshen le savent et filent donc leur prêter main-forte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Désormais conclu en diptyque, Siorn représente une aventure d’heroïc-fantasy classique et parfaitement efficace, pour qui cherche à se divertir avec une aventure d’heroïc-fantasy classique. Précisons toutefois que ce contexte barbaresque et légendaire n’est à aucun moment fantastique : à l’instar de Game of Thrones, il n’est ici question que de querelles de territoires et de pouvoir au sein d’une fratrie haineuse, accompagnées de leur cortège de combats dantesques, à grands coups de haches, d’épées à deux mains et de masses géantes dans les gencives. Les mentalités sont belliqueuses et opiniâtres. Le héros Siorn est un redoutable guerrier, intelligent, volontaire et jamais blessé, mais condamné à mort à moyen terme par un empoisonnement perfide. Sur le plan narratif, Sébastien Voizat focalise le climax de ce second volet sur l’attaque d’un barrage fortifié sur un fleuve (en couverture). Et quiconque a lu les Schtroumpf, connait les dangers d’une vanne qu’on fait imprudemment sauter. Sur le plan graphique, Morgann Tanco assure sérieusement le job de sa griffe encrée semi-réaliste et dynamique. Le dessinateur se fend (entre autre) d’un mémorable assaut guerrier fracassant en double page (p.46-47). Un peu de brutalité dans un monde mièvre, ça ne peut pas faire de mal…