L'histoire :
Aux temps préhistoriques, un guerrier peau-rouge quitte sa grotte pour aller se confronter à un monstre aux yeux luisants, tapi dans un bosquet. En 1848, une caravane de colons traverse les Rocheuses et s’étonne de la nervosité des chevaux. Ils font une halte pour la nuit, mais ils sont attaqués par des créatures massives, humanoïdes et sauvages. De nos jours, dans le Maine, à Palmyra, la famille Saville habite une ferme isolée dans un coin reculé de la forêt. Comme tous les soirs, le père Eric, estropié en raison d’un accident du travail, prend son café avec son épouse Shelley sous le porche couvert. Or Shelley semble apercevoir des lueurs dans les taillis. Eric tente d’intimider les éventuels rôdeurs en criant de déguerpir. Mais il ne voit personne. Le lendemain, lors d’une promenade, les chiens de la fille Chelsea se mettent à aboyer et la conduisent devant une sorte de terrier de branchages. Quelle bête peut avoir creusé une telle antre ? Le soir venu, alors que les chiens semblent terrorisés et amorphes, la famille entend un cri horrible humain venant de la forêt. Puis en sortant sur le perron, ils aperçoivent enfin les monstres, à la lisière. Ils sont humanoïdes, poilus et ont les yeux qui brillent. Ils semblent menaçants. Malgré sa patte folle, Eric décide de sortir pour aller chercher la voiture et évacuer tout le monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième opus autonome de Survival et troisième contexte et origine de survivance différentes. Cette fois, une paisible et modeste famille qui habite au fond des bois tente de survivre à une attaque de monstres subitement sortis des fourrés. Ces monstres humanoïdes s’apparentent à un clan de sasquatch/bigfoot : ils marchent sur leurs pattes arrières, sont poilus comme de grands singes, montrent une certaine forme d’intelligence, mais aussi de sauvagerie dans leurs intentions hostiles. Cette problématique est un peu « gratuite » : on n’en saura guère plus sur leurs origines, si ce n’est qu’ils existent depuis la nuit des temps, à en croire les deux séquences en flashback. Le scénario de Christophe Bec s’articule alors entièrement sur l’exercice de la résistance, de la survie à leurs attaques, notamment après avoir fait appel à un chasseur expérimenté et aussi rustre que l’exige le stéréotype. Tous les clichés du registre d’épouvante y passent, dans les rebondissements, les atmosphères lugubres et la mise en scène. Cela dit, sur ce point, l’exercice de genre est réussi, car le dessin fortement encré (ambiances nocturnes obligent) de Kamil Kochanski multiplie les angles au sein d’un découpage serré cinématographique. A l’instar des fictions de Stephen King, il n’est décidément pas conseillé d’habiter une ferme isolée dans le Maine au fond des bois.