L'histoire :
Jean Ridefort raconte ses aventures un peu avant de mourir. Il explique tout le chemin parcouru par ses chevaliers jusqu’à la grotte de Baphomet, le passage secret qu’ils ont emprunté et ce qu’ils y ont découvert. En effet, la grotte renferme l’or de Lucifer, selon lui. Malheureusement, l’équipe est piégée par trois chevaliers de la Compagnie Noire. L’affrontement tourne au tragique et Jean est obligé de fuir. Cependant, il reçoit un coup de poignard empoisonné et doit écrire ce qu’il s’est passé avant de mourir. L’équipe du templier Orient de Saint Sulpice a récupéré le parchemin. Chacun est attiré pour trouver la fameuse arche qui garde l’or de Lucifer, mais tous ont des raisons différentes pour ce faire. Certains, comme le moine Lubin ou encore Frédéric, sont les plus énigmatiques et beaucoup se posent des questions sur le vrai objet de leur quête. Orient est inquiet, d’autant que sa fille veut absolument se joindre au groupe. Avant d’atteindre la grotte de Baphomet, de nombreux dangers les attendent : l’armée turque dirigée par Saladin et les chevaliers de la Compagnie Noire… L’expédition s’apprête à quitter Tyr !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Templiers ont toujours fasciné les historiens, ce qui a donné naissance à bon nombre de légendes. Jean-Luc Istin se fait donc plaisir dans cette série en y intégrant, en plus, une quête spirituelle des plus étranges : nouveau Graal sacré, l’arche renferme l’or de Lucifer, qui serait réservé uniquement à une seule personne… Cet ésotérisme farfelu s’accompagne d’un rappel du premier tome : on y voit l’équipe de Ridefort découvrir une grotte incroyable, mêlant statues chtoniennes et emblèmes égyptiens. Le dessin met l’ambiance dans ce fourre-tout historique qui joue beaucoup sur nos fantasmes du Moyen-Age avec des chevaliers noirs, de la magie et de la religion. Cependant, la suite est toutefois plus intéressante que le premier tome. Cette fois, Istin décide de faire avancer son récit et déploie une intrigue plus complexe qu’il n’y paraissait au départ. L’étape de Tyr est l’occasion de creuser la psychologie des protagonistes qui vont se lancer à la recherche de cet or. Ainsi, le lecteur découvre le passé et les motivations troubles de certains personnages, ce qui annonce une aventure risquée et pleine de suspense. Avec savoir-faire, Istin pimente son récit d’actions et de moments de tensions. Entre les flashbacks et la préparation à l’aventure, la lecture est fluide et agréable. Quand le groupe part enfin, c’est ensuite une succession d’étapes pleines de dangers et de péripéties. Rien de bien nouveau, mais l’album a le mérite d’offrir un spectacle assez prenant. La force du récit réside surtout dans le dessin de Luciano Alberto Leoni : ultra fluide et très dynamique, le trait de l’Italien est très (trop ?) moderne. Les couleurs vives et le sens de la mise en page modernisent le récit du Moyen-Age, même si c’est parfois au détriment de la vraisemblance. Cette suite décolle donc et n’a pas la prétention d’offrir autre chose qu’un divertissement.