L'histoire :
Dans la petite ville de Louisiane de Saint-Petersburg, située sur les rives du Mississipi, Thomas Sawyer est un garnement infernal mais très attachant. Plus enclin à faire l’école buissonnière qu’à étudier les versets de la Bible, il passe le plus clair de son temps à fuir l’école et les corvées. Il est élevé par sa tante Polly en compagnie de son petit frère Sid, plus studieux, plus agaçant aussi… Pour être allé gambader en compagnie de son pote Huck, il écope d’une punition redoutable : peindre l’interminable clôture, avec 3 couches de lait de chaux ! Or, dès le premier coup de pinceaux, il est découragé. Il invente donc un stratagème pour faire faire le boulot par ses copains, se rémunérant au passage ! Puis un jour, un nouveau juge s’installe en ville. Tom tombe immédiatement éperdument amoureux de sa fille, Becky Thatcher, au point de faire l’intéressant à tout bout de champs. Par exemple, après avoir troqué mille services auprès de ses camarades, il parvient à réunir les 10 bons points jaunes nécessaires à l’obtention d’une Bible. Le dimanche à l’église, il revendique aussitôt ce droit pour se mettre en valeur… et se ridiculise magistralement !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 150 ans, le roman Mark Twain avait fort peu été adapté en bande dessiné (en France) et voilà que deux adaptations sortent pile en même temps (il y a de ces coïncidences…), l’une chez Delcourt et l’autre chez Soleil. Forcément, les trames des deux ouvrages traitent très exactement des mêmes séquences (la palissade, Becky Thatcher, le seau d’eau, les bons points…), mais pas de la même manière. Sitôt qu’on a lu les deux versions, la comparaison devient cependant inévitable, même si elles sont tout aussi réussies l’une que l’autre. Peut-être Jean-Luc Istin réussit-il néanmoins à mieux capter l’attention du lecteur, en étoffant son interprétation de plus de détails (le personnage de Marie, les histoires de pirates de Muff). De même, les frères franco-japonais Akita, en charge du dessin, cernent différemment les caractères des personnages à travers leurs physiques : Muff « fait » plus poivrot, Joe l’indien fait plus effrayant, Sid plus merdeux… Mais Huck et Tante Polly restent plus attachants dans la version de Morvan/Voulyzé. Bref, les mérites des deux ouvrages sont partagés, et il est bien difficile de distinguer un favori. Une précision néanmoins : l’adaptation d’Istin/Akita couvrira 2 tomes (contre 3 pour l’autre). Le prochain volume risque donc d’être particulièrement dense.