L'histoire :
Lassés des sempiternelles remontrances de leurs familles – remontrances légitimes, eut égard à leur taux de bêtises – Tom, Joe et Huck ont décidé de fuguer et de vivre comme des pirates sur une île au milieu du Mississipi. Or pendant ce temps, leurs familles s’inquiètent terriblement. D’autant plus que leur radeau a été retrouvé broyé contre des rochers. Pour les autorités de Saint-Petersburg, ils sont considérés comme morts, noyés. Pendant ce temps, sur l’île, les trois garnements explorent une grotte qui court le long d’une rivière souterraine. En plongeant dans un profond bassin pour observer de plus près un squelette, Tom découvre sur une médaille militaire qu’il s’agit de son père ! A ce moment il est emporté par le courant et manque de se noyer. Repêché en aval par ses amis, il s’effondre de sommeil. Le lendemain, les garçons sont réveillés par des coups de canon. Tom leur explique qu’on pratique cela pour faire remonter les noyés de la rivière et que les noyés, cette fois… ce doit être eux ! Or, Joe et Tom commencent à avoir le spleen de leur famille. Le soir suivant, Tom profite du sommeil de son compère pour regagner la rive et espionner l’ambiance familiale. Les mots que prononce sa tante Polly, qui le croit effectivement mort, lui fendent le cœur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Luc Istin (au scénario) et les frères Atika (au dessin) poursuivent leur agréable adaptation du célèbre roman de Mark Twain. La séquence couverte par ce tome 3 court du moment où Tom et ses copains explorent en profondeur leur île de pirate, jusqu’à leur retour au village (en pleine messe, pour le côté spectaculaire de la chose), pour se terminer sur la punition qu’accepte d’endurer Tom à la place de Becky Thatcher, son amoureuse. Le découpage et les dessins sont très professionnel, très agréables à suivre. Le visuel s’inscrit bien dans les modes graphiques actuelles, brassant des influences manga, une finition de trait très nouvelle vague et une colorisation comme surexposée en lumières. Pour le reste, le récit d’aventure est un genre qui traverse formidablement les siècles et il n’y a pas de raison pour que ça change. L’histoire développée par Mark Twain a fait ses preuves sur de nombreuses générations : que ce soit dans le roman original, en dessin animé (sur Récré A2 dans les années 80) ou en bande dessinée, le lecteur/spectateur se laisse facilement absorber par les exploits de ces gamins turbulents et attachants qui, chaque jour, frôlent mille dangers. A suivre dans le tome 4, où l’on assistera au retour redouté du terrible Joe l’indien…