L'histoire :
Depuis que Tom et Huck ont assisté, de nuit, au meurtre du docteur Robinson dans le cimetière de Saint Petersburg, Tom fait des cauchemars. Logiquement, le cadavre du docteur a été retrouvé et le vieux Muff a aussitôt été inculpé par le shérif. En effet, le couteau de ce dernier s’avère être l’arme du crime, un témoin l’a vu se laver au milieu de la nuit et pire, il était tellement saoul qu’il ne se souvient même d’être innocent. Tom et Huck savent, eux, que le véritable assassin est Joe l’indien. Ils ont tout vu ! Mais la mine patibulaire de balafré et la profonde animosité que dégagent le colosse leur fait bien trop peur pour qu’ils parlent. Ils font alors le serment de ne jamais rien dire et soulagent leur conscience en allant quotidiennement discuter avec Muff, à travers les barreaux de sa cellule. C’est également l’époque, à laquelle Tom est « un peu » malade… Ses soucis gastriques obligent tante Polly à lui inoculer un remède abominable, que Tom s’empresse d’essayer sur le chat. Et puis un jour, Tom, Huck et un troisième larron trouvent leur voie : ils seront pirates. Ils piquent un peu de provisions et fuguent, en radeau, pour s’installer sur une île perdue au milieu du Mississipi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En créant le personnage de Tom Sawyer, l’écrivain Mark Twain a indéniablement posé les fondations du mythe du garnement. Tom est en effet bégueule, fainéant, indiscipliné, cancre… mais courageux, malin, gentil et donc profondément attachant. Ceux qui ont lu le roman – ou ceux qui ont suivi tout ou partie du dessin animé des années Récré A2 – retrouveront à travers cette adaptation en BD tout le charme de l’œuvre. Tante Polly est à bout, Sid est exaspérant à souhait, Joe l’indien est terriblement angoissant (mais moins que dans le dessin animé !)… Si dans ce second volet l’adaptation de Jean-Luc Istin parvient à nouveau à retranscrire la puissance narrative de l’œuvre, le dessin des frères Atika aurait tendance à se stigmatiser. D’origine franco-japonaise, Julien et Mathieu Atika empruntent (presque logiquement) un style manga qui ne fait guère dans le peaufinage. Tom a la coupe de cheveux angulaire d’Astro le petit robot et globalement les traits sont souvent simplifiés et taillés à la serpe. En outre, à l’image de la couverture, la colorisation est souvent saturée. Mais ne boudons pas notre plaisir : l’aventure demeure parfaitement lisible et envoûtante ! Signalons enfin que ce second tome ne met pas un point final à l’histoire (comme envisagé au précédent tome). Le cliffhanger nous abandonne d’ailleurs en plein suspens…
