L'histoire :
Le 13 septembre 1931, l’Orient Express, train mythique, est frappé par la plus grande tragédie de son histoire. Un attentat à la bombe sur un viaduc situé entre Budapest et Vienne le fait dérailler, causant la mort de plus de vingt personnes et en blessant plusieurs dizaines d’autres. La célèbre Joséphine Baker, coqueluche du Tout-Paris, en réchappe de justesse. Immédiatement, la police politique du régime fasciste gouvernant la Hongrie se sert de ce prétexte pour pourchasser les communistes du pays et faire exécuter deux de leurs dirigeants. Mais le véritable poseur de bombe est un Hongrois du nom de Sylvester Matuschka, qui n’en est pas à son coup d’essai. Le commissaire Epstein et l’inspecteur Solti, présents sur les lieux du drame, sont loin d’être convaincus par cette mise en scène et se lancent dans une enquête au long cours, qui les amènera à voyager entre les capitales hongroise et autrichienne, au moment où la lutte d’influence entre le communisme et le fascisme bat son plein en Europe de l’Est qui voit l’avènement proche en Allemagne d’un certain Adolf Hitler…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les Etats-Unis se sont construits vers l’Ouest, la grande aventure ferrée européenne s’est, elle, déplacée vers l’Est. Peu de trains au monde ont fait autant rêver que l’Orient-Express, alors qu’il n’a jamais été le plus impressionnant en termes de taille, de longueur de ligne desservie ou encore d’exotisme. Seul son luxe, qui attirait notamment la haute société internationale ainsi que de nombreuses vedettes, paraît avoir été difficile à égaler. Ses voitures en bois puis métalliques, au style art-déco, ont marqué à jamais les esprits et sont définitivement associées à l’image romantique et mystérieuse et aux parfums d’aventure dont se pare l’Orient-Express. Toutefois, le célèbre train est ici plus un prétexte à une enquête policière bien menée, sur fond de manipulations politiques dans la grande et tragique agitation des années trente. Le scénar’ de Richard D.Nolane est bien mené, quoique assez cousu de fil blanc, mais on ne s’ennuie jamais dans la construction du récit. Le dessin de Diego Olmos Alminana (un espagnol qui avait jusqu’alors œuvré pour le marché des comics) est lui aussi précis et fait penser à un manuel d’histoire, tout en étant dynamique et bien coloré. Une première réussie, en attendant les sorties des prochains volumes, consacrés au Transcontinental et au Transsibérien…