L'histoire :
Les troupes rassemblées par Agamemnon rencontrent de lourdes difficultés dans leurs assauts vers Troie. Tlépolème, roi de Rhodes, est une des plus marquantes victimes de la reine des amazones Penthésilée, qui le transperce de son épée en combat individuel. La guerrière mène des attaques dans les camps mêmes des assaillants, et soutient le roi Priam, qui compte sur son fils Hector pour mener ses armées. Mais ce dernier a un rendez-vous secret avec Achille, le roi des Myrmidons, qui va tenter de la rallier à sa cause en révélant l'alliance de Cronos avec le Chasko primordial pour vaincre Zeus. Seul Hector pourrait donner à Achille la clé qui permet de libérer les géants enfermés dans la Tartare. Mais pour cela, il faudrait le laisser accéder au cœur même de Troie, ce qu'Hector n'acceptera pas. Malgré leur puissance apparente, malgré la victoire spectaculaire d'Achille sur Cycnos, les alliés d'Agamemnon ne peuvent que constater que l'alliance troyenne reste forte et attire de plus en plus de soutiens. A l'intérieur de la ville, pourtant, des rumeurs inquiétantes disent que le royaume hittite se fait décimer par des forces mystérieuses et surpuissantes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Extrêmement fouillé et plein de références mythologiques érudites, ce tome de clôture ne supporte pas la moindre baisse de concentration du lecteur. Mais l'enjeu est de taille, avec l'assaut qui se dessine vers la ville convoitée de Troie, et les multiples alliances qui se tissent et se défont. Le dessinateur Erion Campanelle Ardisha déploie sans faiblir son goût pour les détails aussi bien que les amples scènes qui voient des troupes se préparer à l'affrontement. Parfois presque impersonnel dans son réalisme, il réalise de belles chorégraphies dans ses combats d'homme à homme, ou d'amazone à myrmidon... Avec une page d'ouverture et une guerrière brune qui rappellent le talent de Franz, le regretté dessinateur de Jugurtha, il ravira les amateurs de classicisme graphique avec une bonne dose de dynamisme. Nicolas Jarry, de son côté, mène son projet à son terme avec cohérence, injectant juste ce qu'il faut de magie pure pour maintenir le ton plutôt original de sa version de la guerre de Troie, et s'appuyant avec bonheur sur le talent graphique de son partenaire. Les amateurs de mythologie qui n'ont pas la mémoire qui flanche seront ravis avec cette profusion de personnages en affrontement. Les lecteurs qui peinent déjà à se rappeler les prénoms de leurs derniers petits cousins ont plutôt intérêt à relire les trois tomes qui précèdent dans une pièce tranquille. Une belle soirée en perspective.