L'histoire :
Aux confins orientaux de l’empire Feng, dans un comptoir occidental, Victor Clément, émissaire français, fait débarquer sa cargaison qu’il doit emmener dans l’une des sept provinces de l’empire. Il doit rencontrer le prince-gouverneur T’su, afin de négocier la réouverture d’une ancienne route commerciale, les portes de Jade. Pour réussir sa mission, il emporte des caisses qui contiennent un présent pour le prince. Seulement, pour assurer son voyage en toute sécurité, il rencontre le maître Yong qui représente l’association pour la protection des convois. Cette dernière permet d’éviter certains désagréments lors du voyage, mais au préalable, il faut faire certains investissements… Le voyage peut ensuite commencer vers les portes de Jade. Au même moment, chez le seigneur Qai T’su, les nouvelles sont mauvaises. Les éclaireurs du prince lui rapportent qu’au delà de la muraille, un chaman fait raser tous les villages après les avoir pillés. Le plus préoccupant c’est qu’ils comptent monter une grande armée pour anéantir l’empire Feng. C’en est trop pour T’su, qui décide de prendre les choses en main. A quelques jours de marche des portes de Jade, un moine fait son marché et rencontre une brocanteuse itinérante. Ils parlent ensemble, lorsque soudain arrive un groupe de mercenaires pour racketter le village. Le premier désigné n’est autre que le moine… le voilà soudain dans de beaux draps !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois Empires est le premier album du dessinateur Jean-François Bruckner, qui réalise ici une prestation plutôt convaincante. Il est associé pour le scénario à Régis Hautière, qui n’en est pas à son premier projet dans le domaine. Plusieurs fois récompensés (prix Décoincez la bulle à Angoulême 2005, pour Le Dernier Envol), il travaille régulièrement sur des projets dans des genres et sur des thèmes très variés. Dans ce récit, les auteurs développent une histoire dans la Chine des empereurs, à la suite de trois personnages principaux. Au cours de leur épopée, ces derniers poursuivent bien malgré-eux un but commun, qui les amène à s’allier. La mise en place de l’histoire est très agréable et on se pique rapidement au suspens. En effet, le scénariste laisse planer quelques zones d’ombre piquantes, et le lecteur ne peut s’empêcher de se poser moult questions à leur sujet. Par exemple, on ne sait pas ce que contiennent les caisses… on ignore encore le secret du médaillon de la brocanteuse… Le dessin colle parfaitement au style oriental. Le trait est clair et fin, avec une bonne maîtrise dans le contour des personnages. A noter, le choix des couleurs attribue une dynamique visuelle très esthétique. Un bémol sur les décors, peut-être trop peu développés… Ce voyage au cœur de la Chine médiévale assure néanmoins un dépaysement certain aux lecteurs…