L'histoire :
Au commencement, était Albe la longue, citée fondée par le Héros Enée, à son retour de la guerre de Troie. Durant des années, sa descendance régna sur la cité. Poussé par la soif de pouvoir, Amilius, frère jaloux du roi en place, détrôna celui-ci, tua son neveu (rival à la succession), et fit de sa nièce Rhéa une vestale afin d’être certain qu’elle n’engendrerait aucun fils. Rhéa était cependant d’une telle beauté, que le dieu Mars tomba amoureux d’elle et lui donna deux fils : Romulus et Remus. En apprenant cette union, le roi despote Amilius entra dans une rage folle, fit jeter au fleuve les deux bébés et, pour défier Mars, s’unit par la force à Rhéa. De cette union serait né un fils. Tandis que Romulus et Remus grandissent et forment le vœu de créer une cité prospère, ils apprennent le meurtre de leur mère et fomentent leur vengeance contre Amilius. Cette vengeance va appeler celle du troisième fils de Rome, né et élevé dans l’ombre, bien décidé à son tour à venger son père. Et cette vengeance passe par la perte de Rome… Une guerre fratricide sans merci va alors s’engager, chaque clan grossissant ses rangs d’adeptes au fil des années et des siècles. En l’an 203 avant JC, suite au meurtre de son tuteur qui l’exhorte à anéantir l’ordre impur et sanguinaire du troisième fils, Martius, un jeune homme se lance dans cette guerre séculaire avec, pour seul but, la sauvegarde de Rome.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévue en cinq volumes, cette fresque qui oscille entre Histoire et fiction a pour toile de fond la ville de Rome et proposera un focus sur les temps forts qui ont modelé cette cité. Ce premier volume, Martius a donc la lourde tâche de réécrire un mythe et de proposer une trame qui servira de fil rouge aux volumes suivants. En cela, l’incipit de Martius est absolument remarquable de synthèse et de précision : Laurent Moenard, le scénariste, est également historien de formation, et son travail de documentation montre sa volonté de rendre hommage à Rome et à son Histoire. Stefano Martino, au dessin, développe une palette chromatique à dominante sombre, or et pourpre, qui colle parfaitement à cette ambiance de complot, de trahison et de guerre fratricide qui traverse les siècles. L’apparition de figures historiques dans Martius (Hannibal, Scipion,…) donne du corps au texte (presque une vérité historique tant le scénario est bien monté). Le paradoxe réside dans le coup de crayon de Stefano Martino qui est capable de développer une palette impressionnante de visages et d’expressions extrêmement bien rendues, mais dont chacun des personnages semble pâtir d’un manque de mouvement, à l’image de ce plan représentant un cheval lancé au triple galop, qui semble faire du sur place.