L'histoire de la série :
Dans un futur relativement proche, des Compagnies Industrielles de Colonisation spatiales (CIC), politiquement et économiquement concurrentes de la terre, entrent en guerre avec notre planète. Ils mettent au point des satellites capables de créer des flux antigravitationnels et inventent le premier « wormhole », un trou noir artificiel d’une redoutable efficacité. Après avoir coupé Uranus en deux à l’aide de ce rayon absorbant la matière, ils menacent la terre d’un ultimatum. L’équipe « Purgatory », est alors envoyée pour affronter le problème. A son bord, une poignée de militaires en sursis, des têtes brûlées, mais aussi un génie des maths : Kalish (4 doctorats en poches)…
L'histoire :
2128. Après une téléportation involontaire au-delà de la voie lactée et un saut instantané de trente ans dans le futur, les rescapés de l’escadrille Purgatory sont revenus sur la station Alpha, en orbite des débris de l’ancienne terre. Ils découvrent que les CIC (Compagnies Industrielles de Colonisation) ont réduit le berceau de l’humanité en poussières stellaires et ont logiquement imposé une dictature libérale sécuritaire. Dans un excès de folie vengeresse, Mario fait alors exploser la station, en lançant sa navette contre le point d’origine du wormhole, détruisant ce dernier en même temps. De son côté, se sentant comme responsable de cette catastrophe dantesque, et alors qu’il vient tout simplement de mettre au point d’un coup d’un seul la téléportation et le voyage temporel, Kalish fait lui aussi une tentative de suicide (ratée). Ensemble, ils se rendent alors sur la planète Mars en cours de terra-formation, alias « Terre 3 », où ils cherchent à reprendre contact avec le père de Kate, l’ancien général en chef des forces militaires terrestres. Leur but : mettre en pratique les nouvelles équations découvertes par Kalish pour contrer le totalitarisme des CIC. Mais le vieil homme est surveillé de près par les autorités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rhaaaa, enfin la fin, et quelle fin !! La boucle est bouclée, la « première guerre universelle » prend enfin tout son sens. Magistrale et époustouflante, spectaculaire et d’une rare intelligence. Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le grand œuvre de Denis Bajram. A moins d’être mécréant, impossible d’être déçu : le scénariste-dessinateur-coloriste livre sans doute ici ce qui s’est fait de mieux en matière de science-fiction dans le 9e art. Tout est superbement ficelé et respecte en outre l’histoire telle que l’auteur l’avait écrite en… 1998 (parution du premier tome). Or, malgré le long délai de réalisation, Bajram arrive à surprendre avec le dénouement, et de fort belle manière. Non content d’avoir rendue limpide une histoire complexe se déroulant dans de multiples pans de l’espace temps, Bajram se fait aussi universel dans les sujets abordés. Politique, philosophie, sciences, religion, société… tout y passe et de manière parfaitement logique et cohérente. Un scénario écrasant d’ingéniosité. D’un point de vue graphique, il faut savoir que Bajram est devenu depuis quelques années LE spécialiste de la réalisation informatique d’un album. Il multiplie même les interventions pour expliquer comment il parvient à faire des BD à 100% sous Photoshop (aurait-il des actions chez Adobe® ?). Certes, comme il l’avoue lui-même dans le cahier de fin (1ère édition), son dessin est perfectible… Reconnaissons lui tout de même un sacré talent et une belle persévérance ! Huit années auront en effet été nécessaires à la réalisation de ce véritable chef d’œuvre de la science-fiction en bande-dessinée. Les amateurs lui attribuent d’ailleurs le statut d’« Hypérion » de la BD. A noter, cette prouesse lui vaut une telle reconnaissance éditoriale, qu’il vient de créer sa propre collection au sein des éditions Soleil : Quadrant Soleil (sous la bannière de laquelle sont (ré)édités tous les albums scénarisés par sa compagne, Valérie Mangin). Etant donné qu’il est à présent directeur éditorial de cette entité, il reste à espérer qu’il saura inventer et mettre en application un nouveau théorème mathématique pour démultiplier son temps, ce qui lui permettrait de livrer d’autres chefs d’œuvres de cette trempe. En interview, il nous aurait parlé d’un « Universal War Two »…