L'histoire :
En l’an des ténèbres 299, la France est Magna Vampyria. Un hameau de Sologne n’est désormais plus qu’un charnier de corps exsangues. Un carrosse traverse les champs vers le couchant. Quelques jours plus tard, à Torteval, dans l’Orléanais, une famille de nobles en faillite se déchire. Le frère cadet, Faustin, méprisé par son aîné, a dépensé son argent à la taverne, mais a gagné au jeu. Son père décide de baisser sa pension. La vieille baronne essaie de séduire le jardinier, Sylvère, qui lui est amoureux de Daphné, la jeune et belle lectrice de la famille. Ces deux orphelins son amants. Sylvère est un génie, il taille des personnages de contes et de la mythologie dans les arbres et les bosquets. Il nourrit son imagination aux histoires que lui lit Daphné, la belle brésilienne. Le soir, au dîner, se présente le carrosse de vampire en ébène, dont sort la belle et terrible duchesse de Cocagne et ses cousins, qui se sont arrêtés, subjugués par les jardins de Sylvère. Faustin joue aux cartes avec la vampyre et triche, grâce à l’aide d’un rat lui-même vampire. Il gagne jusqu’au moment où la duchesse parie la vie de Sylvère et Daphné, et bien sûr, l’emporte. Lorsqu’elle repart, un inquisiteur vampyre débarque et leur apprend que la duchesse est en fait la criminelle la plus recherchée de Magna Vampyria. Il se lance à sa poursuite, non sans avoir déchu Faustin de ses titres au motif de la détention du rat-vampyre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une histoire de vampires qui s’intègre dans l’Histoire de France, c’est à la fois ambitieux et piégeux. Le fond de l’intrigue est un peu lourd avec des vampires (donc), suceurs de sang, qui sont une espèce de upper-noblesse ayant de fait droit de vie et de mort sur les hommes normaux… En outre, des inquisiteurs issus de cette race sont chargés de faire respecter la loi. Autant dire que la vie des gens normaux est encore pire que dans les temps modernes tels qu’on les a connus… La métaphore du gouvernant suceur de sang est un peu grosse et assez gênante, mais l’intrigue est vive, les références littéraires et mythologiques agréables, le séquençage de Victor Dixon (Phobos) efficace. Les dessins semi-réalistes d'Edder Macias sont fin et agréables, l’univers graphique est volontairement pesant, mais les personnages ne sont pas très incarnés ni attachant. Les jeux d’ombres sont en revanche très intéressants. La fin, qui met en place la série avec une nouvelle distribution des rôles (assez attendue) accroche le lecteur.
