L'histoire :
Lorsque son fils naît, Harold Wadlow décide de l'appeler Robert Pershing en mémoire du Général du même nom. A l’exception d’une double hernie, le bébé est en parfaite santé. Le médecin rassure tout de suite les parents : son état n'est pas grave et il pourra attendre d'avoir cinq ou six ans avant de se faire opérer. Pourtant, alors qu'il n'a pas encore deux ans, le docteur annonce qu'il va falloir l'opérer d'urgence. En effet, Robert a déjà la corpulence et la taille d'un enfant de cinq ans et son état s'est donc nettement aggravé. Cette particularité physique lui permet alors de subir l'opération sans problème. Trois ans plus tard, alors que la petite famille enrichie de deux jumelles prend tranquillement le train, le contrôleur réclame le ticket de Robert. Son père lui explique qu'il n'a que 5 ans et ne doit donc pas payer de ticket. Car le fiston fait déjà la taille d'un enfant d'une dizaine d'années. Le contrôleur n'en croit rien et sous le regard dédaigneux des autres passagers, Harold finit par acheter un billet. À l'âge de 7 ans, les parents de Robert sont obligés de lui acheter ses vêtements chez un tailleur car il a la taille d'un jeune homme de 17 ans… Quatre ans plus tard, un ami d'université d'Harold devenu journaliste propose de faire un article sur ce mystérieux enfant géant du nom de Robert Wadlow. Réticent au début, le père finit par accepter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Né en 1918, Robert Pershing Wadlow a vécu une courte vie de 22 ans, au cours duquel il est devenu l'homme le plus grand de tous les temps, avec une taille de 2m72 pour 199 kilos. On sait aujourd’hui que sa grande taille était due à une tumeur se situant dans l'hypophyse et stimulant sa croissance en permanence. D'ailleurs, lorsqu'il mourut, il était encore en train de grandir… Il aurait donc pu établir un meilleur record si une erreur médicale ne l'avait pas fait mourir d'une infection. Il s'agit ici tout simplement de sa vie racontée en BD, signée Christophe Bec (scénario) et Nicolas Sure (dessin et couleur), de sa naissance à la découverte de sa croissance perpétuelle, jusqu'à sa mort. L'album est donc une suite de moments de vie, dont la majeure partie le montre en train de traverser les États-Unis afin de « se montrer », ou de se mesurer face à un autre se revendiquant le plus grand. En marge de quelques séquences sans intérêt (ex : quand le père se fait piquer par une guêpe en roulant), le récit montre un personnage sympathique, qui ignore les moqueurs pour se concentrer sur ceux qui lui vouent une sorte de fascination. Robert ne rêve que d'une chose : trouver quelqu'un d'aussi – voire de plus – grand que lui, afin de se sentir moins seul. Hélas, seuls les geysers et les séquoias arrivent à lui donner l'impression qu'il est normal. Un album intéressant, sans être tout à fait palpitant pour autant.