L'histoire :
En septembre 1941, un escadron allemand se rapproche des lignes russes à Stalingrad. Les Soviétiques répliquent très vite et les canons tonnent pour tenter d’éliminer les avions. Ils doivent défendre leur base de Kronstadt. Des chasseurs soviétiques Polikarpov ne tardent pas à arriver, mais l’objectif est clair pour les Allemands : il faut protéger le bombardier qui transporte une tonne de bombes pour faire exploser le cuirassé russe. Les tirs se multiplient et les figures acrobatiques permettent de toucher de nombreux appareils. C’est rapidement un feu d’enfer qui domine dans les airs. La DCA est également redoutable au sol et beaucoup d’Allemands sont fauchés par le tir nourri des canons. Rudel se rapproche petit à petit du croiseur le Marat et il parvient à larguer la bombe in extremis. Une immense explosion retentit : victoire ! Le croiseur est coulé ! Mais le combat n’est pas fini : les Soviétiques sont furieux et ils essaient de se venger en attaquant les avions allemands. La course-poursuite commence, mais Rudel parvient à semer son poursuivant. Nul doute que l’escadrille sera récompensée pour ce haut fait. Peut-être même que Rudel pourrait obtenir la Croix de fer des mains même de Hitler !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvel album sur la seconde guerre mondiale pour Richard D. Nolane, qui n’en finit plus de collectionner les BD sur ce thème et plus précisément sur celui de l’aviation. Et sur celui-là, les amateurs de voltige vont être servis, car le scénariste s’embarrasse beaucoup moins de textes. Finies les uchronies ou les petits changements à l’histoire. Ici, c’est de l’action à fond les ballons. Pourtant, paradoxalement, c’est aussi l’album le plus fidèle à l’Histoire, puisque Nolane retrace la vie de Hans-Ulrich Rudel, héros de guerre allemand qui a collectionné les hauts faits d’armes et les plus grandes distinctions. Difficile de résumer la vie de ce casse-cou qui, même après de multiples blessures et une jambe amputée, a continué à mener des raids aériens pour plus de 2530 missions. Pour sûr, synthétiser un tel personnage en un album relève de la mission impossible (même pour Rudel) mais on aurait quand même apprécié que Nolane prenne un peu plus de temps sur cette histoire plutôt que de prolonger d’autres de ses séries. Le tout passe donc à la vitesse de l’éclair, presqu’aussi vite qu’un Stuka Junkers JU 87 piloté par Rudel ! Cependant, le spectacle est assuré avec le dessin impressionnant de Vladimir Davidenko qui nous en met plein la vue avec des scènes de combat époustouflantes et des appareils de guerre superbement représentés. Une postface a le mérite, en plus, de donner plus de détails sur ce personnage atypique de la seconde guerre mondiale. Pour faire taire les grincheux (comme moi), Nolane justifie pourquoi (encore une fois) il opte pour le point de vue nazi. Et il faut reconnaître qu’il a raison, cette fois, car cet homme avait quelque chose de grand, à l’image de sa devise : « Verloren ist nur, wer sich selbst aufgibt » ( « N'est perdu que celui qui s'abandonne lui-même »).