L'histoire :
Quelque part sur le tracé du Kansas Pacific Railroad, entre 1867 et 1868. William Cody est le meilleur chasseur de bisons de l'Ouest et il le prouve encore une fois en abattant 69 bêtes sous les yeux ébahis des spectateurs venus assister au massacre. 20 ans plus tard, Cody, alias Buffalo Bill, vit de fastes années grâce à la création de son show lucratif le « Buffalo Wild West Show » qui sillonne tout le pays au travers d'un grand spectacle populaire qui attire un large public. Mais entre deux tournées, William Cody s'adonne de plus en plus à la boisson et son mariage bat de l'aile : l'homme se sent un peu dépassé par le personnage qu'il a lui-même créé. Il a besoin de souffler. Ainsi, avant de devoir s'en aller pour l'Angleterre afin de participer au jubilé de la Reine Victoria pour ensuite tourner dans toute l'Europe, Buffalo Bill prend la décision de partir chasser du côté de Yellowstone et ce, en dépit des mises en garde de ses proches. Arrivé sur les lieux, il prend contact avec d'anciens amis pour se traquer un nouveau gibier : le Bigfoot. Mais très vite, les chasseurs deviennent chassés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S'il est bien un personnage de l'Ouest qui a été mis en scène au travers de nombreuses aventures, c'est bien Buffalo Bill. Du coup, afin de pouvoir se démarquer, le scénariste Fred Duval va s'attarder sur un Buffalo Bill un peu désabusé par la vie qu'il mène et soucieux de renouer avec ses racines. On va ainsi le suivre entouré d'anciens amis dans une chasse au BigFoot qui tournera court, dans la mesure où il va devenir lui-même le gibier d'un groupe d'hommes bien décidés à en finir avec lui ! À partir de là, Buffalo Bill et ses hommes vont devoir fuir dans les forêts escarpés et se battre pour leur survie. Autant le dire tout de suite, Buffalo Bill – Yellowstone est une chasse à l'homme rudement bien amenée et ô combien haletante. En effet, on y découvre des facettes sombres de la personnalité aux abois de Buffalo Bill, dans une véritable course contre la mort. Mais loin de s'appesantir sur la psychologie ambigüe du personnage, Duval met aussi en place de nombreuses scènes d'actions percutantes au travers d'une narration sans concession. Du côté des dessins, Andrea Fattori réalise un superbe travail grâce à des traits fins et un souci du détail maîtrisé. Qui plus est, l'homme fait montre d'une redoutable mise en scène afin de d'amener une bonne dose de peps à l'ensemble. On sent que l'artiste a su capter l'essence et les cinématiques du western pour les transposer en images dans cette chasse à l'homme sanglante et d'une remarquable intensité. En fin de comptes, Buffalo Bill – Yellowstone est une bande dessinée racée et bien ficelée qui se place sans conteste dans la droite lignée des autres récits de la collection West Legends, quand bien même on s'éloigne ici de la réalité historique.