L'histoire :
Hiver 1890. Des années après la fusillade d’OK Corral et la vendetta meurtrière qui l’a rendue célèbre, Wyatt Earp se rend à San Francisco à la demande de Lucky Cullen, un vieil ami chasseur de primes devenu riche. Ce dernier l’a invité à le rejoindre pour l’aider à mener à bien une grosse affaire. En arrivant dans cette ville nouvelle qui ne cesse de produire des millionnaires, Wyatt Earp déchante vite lorsqu’il apprend que son ami a été récemment assassiné. Et les premières conclusions de son enquête ne sont pas des plus réjouissantes. En effet, il semblerait que Lucky Cullen s’était mis en quête de faire arrêter les agissements d’un mystérieux tueur déjà responsable de nombreuses atrocités dans plusieurs états d’Amérique. Earp décide alors de reprendre l’enquête de Cullen...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’il vrai que Wyatt Earp n’a pas la même aura en France qu’aux États-Unis, il faut bien avouer que le personnage a souvent alimenté la culture populaire au travers de livres ou films qui le mettent en scène. Autant dire que les éditions Soleil devaient frapper un grand coup pour dépasser la concurrence de la tête et des épaules et ne pas se perdre dans la masse ! Pour ce faire, l’éditeur a eu le nez creux en faisant appel à deux fines gâchettes pour mettre sur pied ce projet : Olivier Peru au scénario et Giovanni Lorusso au dessin. En choisissant de mettre en place une aventure de Wyatt Earp, qui oscille entre une enquête policière classique et un thriller aux ambiances plutôt modernes, pour mettre la main sur un mystérieux serial killer, l’équipe créative pose les bases d’une redoutable accroche. En effet, loin de perdre le lecteur dans une histoire bancale où s’entrechoquent deux univers aux antipodes l’un de l’autre, l’équipe créative développe une véritable enquête haletante au sein même du genre Western. Un joli coup ! D’autant que le scénario se permet le luxe de distiller ici et là des faits réels sur la vie de Wyatt Earp, notamment la tuerie d’OK Corral, afin de cerner la personnalité d’Earp. Et même si Peru n’évite pas certains poncifs du genre issus du western (le héros est taiseux, droit dans ses bottes, fort, froid, mais avec un grand cœur, etc.), force est de constater qu’on se laisse vite prendre au jeu. De plus, les illustrations de Lorusso amènent pas mal de relief à l’histoire et certains de ses cadrages presque cinématographiques permettent une fluidité dans la narration. En définitive, pour le premier album de sa nouvelle collection West Legends, Wyatt Earp’s Last Hunt tient toutes ses promesses et se place d’entrée de jeu comme une bande-dessinée forte et racée. Le travail scénaristique de Peru et les dessins de Lorusso sont tout bonnement impeccables. Avec cette fiction, le duo réussit le tour de force de donner une dimension nouvelle au personnage de Wyatt Earp tout en ne dénaturant pas la réalité de ce qui a forgé sa légende. Stetson bas, messieurs !