L'histoire :
Quelque part à l’Est de Wondercity, un train chemine de nuit sur la « jungle railway ». A son bord, de hautes et fameuses personnalités déjeunent en toute quiétude. Parmi elles, le docteur Fu-Qing qui semble cependant presser d’arriver. Etait-ce une prémonition ? Car soudain, surgissant de nulle part, un terrible dragon fonce sur eux et lorsque la locomotive pénètre peu après dans la gare de la prestigieuse cité africaine, elle va s’encastrer contre les quais ! Et pour cause, le mécanicien comme le reste des passagers, à l’exception du docteur, sont portés disparus ! Voilà une bien étrange affaire… Sans doute plus étrange encore, et peut-être plus signifiante aussi, que celle de la mort du proviseur Malmoose. Celui-ci gît en effet inerte sur le plancher d’une des salles de sa maison, Roary et ses camarades l’entourant et écoutant leur professeur leur demander d’élucider au plus vite le crime. Pour cela, chacun devra utiliser au mieux son talent pour démasquer qui, parmi eux, a pu commettre pareille atrocité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Aventure » et « mystère » sont les deux maîtres mots d’une série développée, à la base, pour plaire au plus grand nombre (en jeunesse tout du moins) et permettre une déclinaison sur de multiples formats (bd bien sûr, télé, cinéma ou romans…). Ainsi, en dépit de « contraintes » inhérentes à l’idée (notamment un dessin « sur »-ligné et excessivement géométrique, « normé »), les qualités demeurent tome après tome, chacun apportant une pierre à un édifice conçu pour en comprendre six. Avec Le feu du dragon et selon l’habitude de « l’école » italienne, le dessin change de main et revient à Gula qui signe un travail propre, dans la droite ligne tracée par S. Turconi. On peut regretter ce visuel calibré ; il demeure source d’efficacité et d'assurance au service d’un scénario de même parfaitement cadré. Par ailleurs, l’introduction d’un zest de légendaire offre ici une récréation animée dans une intrigue principale plus introspective. En effet, Roary (ainsi qu’Erikc, son alter ego négatif) concède une place signifiante à ses camarades, sans pour autant perdre la vedette. En outre, nulle trace du théâtre fantôme animalier qui introduisait ou concluait les deux précédents albums. Seul un dialogue mystérieux clôt cette aventure. Sa suite devrait être probablement tout aussi rondement menée : une valeur sûre.