L'histoire :
Afrique, campagne de Wondercity, 1927. Sous une pluie diluvienne, un petit tacot roule doucement. Mais pas assez pour madame qui supplie son mari de ralentir encore. Dans ses bras, sur la banquette arrière, dort la petite Roary dont l’exceptionnelle faculté à s’attirer des ennuis suscite le mécontentement de son père. Aïe ! Un moment d’inattention et c’est le crash ! Afin d’éviter trois silhouettes saugrenues apparues soudainement à la clarté des phares, la voiture fait une embardée et vient s’emboutir contre un arbre. Le bébé est le seul à reprendre conscience grâce à son pouvoir et implore les trois olibrius (une grenouille, un empaffé, un centaure femelle !) de l’aider à sauver ses parents. Mais cause perdue, ils disparaissent maugréant dans la nuit… Dix ans plus tard, Roary a grandi chez ses grands-parents en pleine cambrousse. Aujourd’hui, un couple VIP est venu la rencontrer pour la convaincre de rejoindre Wondercity et son collège pour enfants hors norme. Un couple intéressé car son talent leur rapportera beaucoup d’argent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le marché adolescent, Soleil s’attaque à présent aux pré-ados avec un produit de qualité à un prix très attractif. La « NG », c’est une nouvelle génération de BD pour une nouvelle génération de lecteurs par une nouvelle génération d’auteurs. Que de « nouveautés » ! Mais est-ce vraiment une bonne « nouvelle » ? A la lecture du Talent de Roary, assurément oui. Les auteurs de la (regrettée) série Akameshi rebondissent énergiquement avec ce premier opus de Wondercity. Un tome certes d’exposition, donc riche, et cependant d’une lecture facile, très agréable. L’italien Giovanni Gualdoni (L’anneau des 7 mondes) maîtrise à présent parfaitement son art. Sa narration marie intelligemment le mystère, l’action et l’émotion. Il campe un univers « fantastico-retro-steampunk », en un mot inspiré, dont les possibles parentés se bousculent (Casper, Les supers nanas, X-men, Steamboy, Métropolis…). De même, le dessin signé Stefano Gualdoni intègre les apports des différentes approches culturelles connues aujourd’hui des fans. Son trait s’inspire de l’esthétique manga, retenant du comics ses points forts, ses encrages et un visuel cinématographique. Les couleurs à dominantes chaudes oublient les tons criards pour contribuer à l’atmosphère paranormale. Bref, une production hollywoodienne dans un décor africain à la saveur asiatique via une approche européenne. L’ultime planche figure une salle de théâtre allumée, emplie de bêtes fabuleuses : « L’aventure ne fait que commencer… ». La jeune et gaie Roary séduira au-delà de la cible. Ne boudez pas votre plaisir cet été !