L'histoire :
Dans sa propriété en amont du titanesque barrage de Wondercity, le directeur Wolfmayer s’interroge : on ne peut plus taire la vérité. Roary Lincoln, la fille de Samuel et Sarah, possède le talent tout comme son fils Eric ou les autres enfants pour qui ce « jour-là »... Ce ne peut être une coïncidence… Soudain, le ciel s’obscurcit. Une ombre gigantesque se déploie sur la contrée. Une ombre qui finit par atteindre l’école où les petits génies suivaient un cours sur les pièges. Depuis les origines, le temps des pyramides et des pharaons, il n’existe pas de trésor précieux sans traquenard garantissant leur inviolabilité. Toutefois, tout piège présente un point faible. Interrogée, Roary sèche. Il faut toutefois faire attention à ne pas tomber dedans ! A la récréation, ses nouveaux camarades taquinent le « petit fantôme » comme l’appelle ironiquement Eric. Roary n’y tient plus et, comme tous l’attendaient, leur demande tout naturellement s’ils connaissent l’origine de leur talent respectif ? Peine perdue, même les professeurs ont chacun leur théorie farfelue. Pourquoi, par exemple, Eric souffle-t-il le chaud et le froid ? Mystère. Un mystère à l’image de cette ombre menaçante qui grandit, celle d’un dirigeable prêt à ouvrir le feu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Wondercity, c’est LA bonne surprise de la nouvelle collection « Nouvelle Génération » chez Soleil. Une fois de plus, l’Italie nous offre un produit jeune de qualité. Après Monster allergy, Giovanni Gualdoni (Fantaghenna, l’Anneau des sept mondes) offre à divers auteurs l’opportunité de s’illustrer. En effet, Stefano Turconi, dessinateur du premier opus, passe le relais à Graziano Gualdoni tout en gardant un œil attentif. Le souci d’une cohérence d’ensemble sur les 6 tomes prévus et un rythme de parution soutenu expliquent cela : le travail en équipe est la vertu des supers héros. Du coup, graphiquement, le lecteur n’est pas dépaysé et le trait rassure (même s’il semble un poil plus surligné et moins virtuose que celui du maître). Qu’importe, au cœur d’une Afrique hollywoodienne haute en couleurs, Roary et ses amis assurent l’essentiel : nous divertir. Les éléments historiques empruntés au contexte de l’entre-deux guerres (la menace d’un zeppelin nazi) rappellent les aventures d’Indiana Jones et se marient parfaitement avec le sel de l’intrigue : l’existence d’enfants dotés chacun d’une faculté unique et surnaturelle. En outre, au sein de la talent team, un héros s’annonce ambigu : Eric Wolfmayer, le fils cynique du directeur, capable de souffler le chaud comme le froid. De là à en faire un plausible Anakin Skywalker, il n’y a qu’un pas… Lorsque que la psychologie incertaine des personnages vient pimenter un univers déjà riche, la recette n’en prend que plus de saveur et promet. En résumé, une série agréable, dynamique et bien menée à un prix (très) abordable : laissez-vous tenter !