L'histoire :
Gradlon a accompli sa vengeance en éliminant les assassins de sa femme. Il fut sans pitié, associant Ahès, sa propre fille, à l'éxécution des coupables. L'âme de Bramwen pouvant reposer en paix, le Roi et sa fille se sont dirigés vers Ys, la cité blanche. La ville-rempart est un défi à l'océan, mais elle est abandonnée depuis des générations. On la dit hantée, voire possédée... Mais rien ne peut arrêter l'attrait d'Ahès pour cette ville légendaire. Bien vite, elle lève la malédiction sur la cité, lui rendant littéralement vie. A nouveau, Ys brille de mille feux. Redevenue une place forte, elle devient un enjeu pour l'église du Christ, qui envoie son émissaire en la personne de Gwénolé. Sa mission est de négocier avec la Reine Ahès l'implantation d'un lieu de culte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Luc Istin n'a jamais cessé de publier depuis l'an 2000. Scénariste et dessinateur, il est aussi directeur de collection. En conjuguant tous ses atouts chez Soleil, il crée et supervise des histoires qui rendent hommage et s'inspirent des légendes bretonnes. Soleil Celtic est né, comptant désormais 17 titres. Le 3ème opus d'Ys la légende propose une nouvelle épopée, dont l'issue s'avère dramatique. On retrouve Gradlon, réduit à l'état d'ermite, qui veut bien se confesser à un prêtre. Le flashback nous renvoie une fois de plus au glorieux passé du Roi picte et aux exploits accomplis avec sa fille Ahès, qui deviendra Reine d'Ys et portera aussi la malédiction de la cité. Dès les premières planches, on est happé par la qualité de la narration et l'écriture épique des dialogues. Le début de l'album privilégie l'action, puis les personnages arrivent à Ys, et l'histoire adopte un rythme différent. Le rythme devient lancinant, exprimant ainsi les tensions qui s'installent. Ys devient un enjeu politique, un lieu de pouvoir pour l'église. Et en même temps qu'Ahès règne, elle se forge un destin maudit. C'est la tragédie d'un père, ce fameux Roi Gradlon, qui passa par le fer des milliers d'ennemis, mais que la chute de sa fille emporta d'un claquement de doigt... C'est l'histoire d'Ys la blanche, qui réserve un sombre sort à celles qui l'ont dirigée. L'intensité dramatique passe aussi par le visuel. Dejan Nenadov propose un découpage aux petits oignons et amène un soin particulier aux décors. Axel Gonzalbo fait un sans faute avec ses couleurs. Bref, on peut souvent reprocher aux productions d'heroïc-fantasy leur manque d'originalité. Ce n'est pas ce qu'on pourra dire de cet album.