L'histoire :
En décembre 1916, le nord de la France est occupé par les Allemands. Des zeppelins volent au sommet des cieux et l’un deux possède des passagers prestigieux : le tyrannique Oberstleutnant Van Deck, le chevronné pilote Hauptmann et l’Autrichien Adolf Hitler. La discussion bat son plein car les trois officiers ne sont pas d’accord sur beaucoup de points. Hauptmann rêve de mettre à mal l’aviation française, mais Hitler lui rappelle qu’il est là pour protéger l’équipage et pas pour se mettre en danger. Au même moment, un avion français de reconnaissance repère les zeppelins. Les Allemands sont surpris car l’avion vole à très haute altitude. Cependant, la réaction ne se fait pas attendre : l’avion est très rapidement abattu sous le feu nourri des dirigeables. Tout cela a donné envie à Hauptmann d’en découdre avec l’ennemi. Il descend s’installer sur le cockpit de son avion. Il n’a qu’une idée en tête : détruire son plus grand rival, le célèbre Guynemer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si les zeppelins étaient l’arme absolue de la première guerre mondiale ? Ce postulat lance une nouvelle uchronie à l’image de la série Wunderwaffen du même scénariste. Les zeppelins étaient source de fascination au début du XXème siècle et Richard D. Nolane se consacre à leur étude, tout en montrant l’émergence de l’aviation. Le projet est certes sympathique dans sa conception, mais à la lecture, on se retrouve vite dans une uchronie complètement tarabiscotée. Sous prétexte de mêler certaines grandes figures du mal de l’époque, Richard D.Nolane met en scène Raspoutine dans une histoire parallèle des plus douteuses et ne se prive pas du « plaisir » de montrer Hitler dans un rôle prépondérant dans la première guerre mondiale (alors qu’il était simple caporal dans la réalité de cette période). L’histoire est peu crédible et on se demande où nous dirigent ces fameux dirigeables volants. L’opus joue d’ailleurs beaucoup plus sur des scènes de guerre d’aviation, scènes déjà vues et revues dans la série Wunderwaffen, que sur une véritable intrigue claire et précise. Ainsi, dans ce joyeux imbroglio, deux aviateurs de renom s’affrontent avec des avions d’époque au cours de combats acharnés. On se lasse très vite de ces luttes aériennes et les dialogues, censés pimenter l’action, sont indigents. On ne pourra même pas se consoler avec les anachronismes et exubérances historiques volontaires, tant le projet ne tient pas debout. Jouant sur les mêmes procédés que ceux de sa première série, Nolane y intègre des annexes qui mêlent histoire et fiction. Mais là encore, l’ensemble n’est guère enthousiasmant. Le dessin est cette fois assuré par Vicenç Vilagrasa dans des tons de couleurs sombres. Le trait est classique et de bonne facture, l’artiste jouant sur des plans magnifiés des appareils volants de l’époque ou des visages de grands « méchants », tels Raspoutine ou le fameux Hitler avec une moustache beaucoup plus longue. Le projet se veut spectaculaire mais s’écrase en plein vol… comme le fameux zeppelin LZ 129 Hindenburg !