L'histoire :
Edgar est un ours pas tout à fait comme les autres. Certes, comme tous les ours, lorsque la fin de l’automne arrive, il se prépare à hiberner. Il tapisse le sol de sa grotte de mousses, de feuilles mortes, il se façonne un petit lit douillet. Bon, parfois il met aussi des feuilles de houx, alors ça picote un peu sous les fesses lorsqu’il s’installe pour passer l’hiver. Mais le problème, c’est qu’Edgar a des tendances à l’insomnie. Et ça, pour un ours qui doit hiberner pendant tout l’hiver, c’est quand même un sacré problème. Il passe des heures à essayer toutes les positions : sur le doc, sur le côté, en étoile, sur le ventre… Et hélas, lorsqu’il arrive à s’endormir, il se passe toujours un petit détail qui le réveille et qui le sort de son hibernation. Par exemple : c’est une colonie de chauve-souris qui entrent, qui sortent et qui lui voltigent entre les oreilles. Pour l’aider à trouver le sommeil, il tente aussi de décorer l’intérieur de la grotte avec la plus belle fleur qu’il puisse trouver. Mais alors, ce sont des nuées d’abeilles qui se collent à lui. Ce qui est embêtant aussi, lorsqu’on hiberne pendant 4 mois d’hiver, c’est qu’on loupe aussi systématiquement Halloween, Noël, et la Saint Valentin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection des « qui n’aimait pas » pour les enfants décline une nouvelle fois sa recette. Prenez un animal ; définissez sa caractéristique zoologique la plus notable ; prenez enfin le contrepied contrariant de cette caractéristique : bingo, vous avez l’idée d’un « qui n’aimait pas ». Après le lion qui n’aime pas la savane, la tortue qui n’aime pas être lente, ou l’oiseau qui n’aime pas voler, ce 24ème (sauf erreur) petit livret au format carré, à la marge du 9ème art stricto-sensu, met en scène un ours qui n’aime pas hiberner. Dommage, hein ! Ou plutôt, ça n’est pas qu’il n’aime pas ça, c’est surtout qu’il n’y arrive pas. Le scénario de Jean Tartine trouve tout un tas de péripéties – parfois tarabiscotées – qui l’empêchent, puis une chute qui ne règle pas tant que ça la problématique de l’insomnie, mais qui est plus ou moins rigolote (en fonction de votre subjectif centre de gravité zygomatique). Pauline Roland dessine le tout à l’aide de son style très caricatural ; et Joël Odone ajoute ses couleurs pêchues. Une histoire à lire aux tout petits avant de s’endormir (ou pas).