L'histoire :
La princesse Albertine, héritière du royaume, se distingue de ses autres copines princesses par une étonnante aversion pour les princes charmants. Ce qui est embêtant, car en fait, les seuls garçons qu’Albertine côtoie, ce sont précisément des princes charmants. A l’école royale des princes et des princesses, elle trébuche sans cesse sur leurs épées, ou elle est sans cesse embêtée par les crottins de leurs fidèles destriers. Même quand elle danse avec eux, ils sont systématiquement brutaux et peu doués. Régulièrement, la princesse Albertine s’isole donc sur une haute branche d’un gros chêne, afin de contempler les collines voisines. Mais là encore, il y a toujours une dizaine de casse-pieds pour venir lui chanter la sérénade du pied de l’arbre. Mais ce qu’elle déteste plus que tout, c’est la période du tournoi, à la fin de l’année. Car les princes enfilent leurs armures, rivalisent de testostérone en faisant les malins et à la fin, elle doit accueillir le gagnant en haut de la tribune pour le laisser lui faire le baise main… Or forcément, c’est toujours le plus « rustique » de tous qui se retrouve là…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette collection de petits livres carrés « qui n’aimait pas » n’est pas précisément une collection de BD. Nous sommes en effet ici plus proches du livre jeunesse illustré que de l’art séquentiel. Mais comme c’est plutôt fun et que les autrices sont aussi autrices de bande dessinée (Lila, chez Delcourt !), nous vous en avons chroniqué un. Cet ouvrage raconte précisément ce qu’explicite fort bien le titre. La princesse Albertine déteste les princes charmants et la scénariste Séverine de la Croix s’acharne à nous le prouver en la mettant en scène en proie à moult situation de détestation de ces prétendants prétentieux et rustauds – ouais, bon, des garçons, quoi. Sauf que la destinée d’une princesse, c’est bien entendu de trouver se marier avec le meilleur parti. Pour ce faire, la scénariste reprend le principe du soulier de verre de Cendrillon, qu’elle tourne en ridicule : Albertine devra épouser celui dont les pieds seront parfaitement ajustés aux chaussettes qu’elle aura tricotées… A côté du conte narré, Pauline Roland met en scène la princesse et sa répulsion au gré d’illustrations gentiment rigolotes. Le style de dessin, les couleurs lumineuses, la bonhomie des personnages, mais aussi leur extraction royale, accordent à l’histoire de vagues relents du Prince de Motordu de Pef. Notez que beaucoup d’autres contes existent dans cette collection : Le monstre qui n’aimait pas faire peur, Le doudou qui n’aimait pas les enfants, Le poisson qui n’aimait pas l’eau…