L'histoire :
A table avec ses parents, Théodore en a marre, trop marre de manger des légumes. Il fait une crise et jette sa fourchette par terre ! Il faut dire que c’est quand même bien dégueu, les légumes, à l’origine : c’est plein de terre, avec des asticots dedans. Et même que le chat fait pipi dessus parfois. Sans compter que parfois, ça fait pleurer quand on les épluche (les oignons !). En plus, à force de répéter à Théodore que les légumes font grandir, il a voulu vérifier : or après une semaine de soupes le soir, il n’avait pas pris un seul centimètre. C’est donc encore un fieffé mensonge de grande personne ! Car à l’école, les cours sur l’alimentation rabâchent le même refrain que les parents concernant les vitamines qu’on trouve dans les légumes. Quand on le force à en manger quand même, à chaque bouchée, Théodore se bouche le nez, prend une grande inspiration et il avale sans mâcher. Brrr… ça lui met des frissons partout dans le corps, tellement c’est désagréable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Théodore Poulet est un petit garçon rebelle : il en a « trop marre » de plein de trucs. Après en avoir eu trop marre de l’école, des cauchemars et des bisous, voilà qu’il se révolte contre les légumes verts que l’obligent à manger ses parents. C’est un classique éducatif : pour que l’enfant soit en bonne santé, il lui faut manger des légumes verts, là où se trouvent les vitamines qui immunisent contre tout un tas de maladies. Idéalement, comme le dit le slogan du Ministère de la Santé, 5 fruits et légumes différents par jour. Or tout aussi classiquement, les gamins se nourriraient volontiers exclusivement de frites, de riz et de pâtes (en plus d’un peu de ketchup). Ici, après des jours et des jours d’affrontement, les parents de Théodore acceptent le contre-pied : le laisser manger ce qu’il veut, quitte à ce que son alimentation soit gravement déséquilibrée. Mais c’est une ruse, car bien évidement la grosse facilité narrative de ce petit bouquin carré veut que Théodore se rende compte de lui-même que les pâtes à tous les repas, ça ballonne, ça rend amorphe et qu’en fait c’est cool de manger des légumes. Ah bon ? Heureusement, le dessin abouti et cohérent de Valeria Orlando, de Marta Quaglia et de Deb Azra est jovial, entrainant et les couleurs pêchues plutôt bucoliques. De quoi donner une furieuse envie de gazpacho.
