L'histoire :
Dans les Etats-Unis de Nixon, Marcus et Aaron, deux jeunes afro-américains vivent dans la violence d’un père et d’un quartier dangereux. Le South Bronx est un quartier extrêmement pauvre, sous l’emprise des gangs et de la drogue. En se baladant à l’extérieur du quartier, Marcus tombe nez à nez avec un gang rival, les « War-Pigs ». Ce gang suprémaciste blanc du North Bronx protégé par la police de New-York, ne se fait pas prier pour mettre une raclée au jeune garçon. Heureusement, un groupe de jeunes noirs issus du gang des « Bronx River » vient à son aide et lui sauve la vie. Fasciné par ces gangs, Marcus adhère aux « Black Spades » sous l’œil admiratif et envieux de son jeune frère. Le gang se développe à grande vitesse et les jeunes du quartier protègent leurs familles et les commerçants. Après le massacre des Junkies à la suite de l’arrivée de nouvelles drogues très addictives, les gangs se rencontrent au « Bronx Boy Club » pour décider d’une trêve. C’est à ce moment-là que le Hip-hop se développe dans le quartier. Le respect se gagne non plus à coup de lame, mais en « Battle » : Marcus touche les étoiles en étant le danseur le plus talentueux de son « Crew » et Aaron passe son temps à réaliser des graffiti les murs du quartier avec son « blaze ». Mais un soir, alors que les deux jeunes garçons rentrent tard dans la nuit après un nouveau « Block » dans la rue, leur immeuble est en flamme, avec leur maman à l’intérieur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Break est un album sur la genèse du mouvement Hip-Hop des années 1970. Les auteurs brodent une histoire familiale assez dure de deux jeunes garçons issus d’un quartier défavorisé et contrôlé par la drogue et les gangs. La culture Hip-Hop n’est pas que musicale avec le rap, les graffitis, le beatboxing et le break dance en sont aussi des disciplines. C’est une très belle idée de plonger le lecteur dans la culture hip-hop des années 70 alors que ce style a connu son âge d’or dans les années 80 et 90 avec des hits de Run DMC, Public Enemy et consort. Florian Ledoux, scénariste, nous conte l’histoire du Hip-Hop en la liant avec deux personnages de fiction très intéressants. La vie des deux garçons est dure et après les gangs, les « battles » font percevoir au loin une embellie dans leur vie jusqu’au décès de leur mère qui trime pour faire vivre sa famille. Le premier volume n’a livré qu’une petite partie de l’histoire et l’apparition d’un nouveau personnage sur la fin du tome est de bonne augure pour la suite. Au niveau du dessin, Liano livre de belles planches dans un style semi-réaliste, en majeur partie dans un dégradé de gris, selon un découpage académique. Quelques doubles pages intégralement en couleur cassent les codes. Les petites touches de couleurs des graffs dans les cases en noir et blanc sont du plus bel effet et mettent en valeur la moins populaire des disciplines du Hip-Hop, du moins pour le grand-public et les autorités. Cet album permet diffuse ainsi beaucoup d’informations sur la culture Hip-Hop en suivant un récit divertissant.