L'histoire :
1932, la 25ème finale du championnat d'Allemagne, oppose l'Eintracht de Francfort au Bayern de Munich. Les deux équipes font leur entrée dans un stade plein à craquer, garni de 50 000 supporters enthousiastes ! Il fait un temps splendide à Nuremberg. L'arbitre berlinois Alfred Birlem vient de siffler le début du match. Le Bayern est à l'attaque avec Conny Heidkamp, le capitaine, qui délivre une passe à Franz Krumm qui ouvre sur Rohr. Rohr repasse la balle à Krumm. Double passe avec Ossi Rohr. Rohr shoote dans le ballon... La passion du ballon, Ossi Rohr l'a depuis tout petit. Il joue avec une boule de papier dans la maison, bien que sa mère le dispute. Elle lui chausse ses crampons pour qu'il aille jouer. Premier entraînement avec le Phönix Mannheim, Oskar empile les buts devant sa mère et son futur coach. Ossi n'est pas le plus rapide, ni le plus agile, mais une fois qu'il a un ballon entre les pieds, plus personne ne peut l'arrêter. Jadis, il était tellement obsédé par le foot, que ses parents avaient mis en place des règles : bien faire ses devoirs, prendre son petit-déjeuner, faire la vaisselle, border son lit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Oskar « Ossi » Rohr, ce nom ne doit pas vous dire grand-chose, à moins que vous ne soyez un grand fan de l'histoire du football. Beaucoup connaissent plus son petit neveu, Gernot Rohr, qui a fait les belles heures des Girondins de Bordeaux aux côtés des Giresse, Tigana, Dropsy... Pourtant, le destin hors du commun de ce footballeur (1912-1988) mérite que l'on s'y attarde. En d'autres temps, il aurait eu une reconnaissance digne des plus grands joueurs actuels, comme Messi, Zidane, Cristiano Ronaldo... mais la guerre est passée par là, le nazisme aussi. Après la prise de pouvoir d'Hitler, il dû s’exiler en France pour continuer à exercer sa passion, car il était considéré de l’autre côté du Rhin comme un homme qui marque contre son camp. Sous la plume de Julian Voloj, ce biopic se concentre sur la première partie de sa vie, non sans humour. Mais très vite, la fantaisie et l’insouciance des débuts laissent place à la tristesse et aux regrets, avec des textes simples et percutants, parfaitement documentés. Le polonais Marcin Podolec, avec son style graphique vif et efficace, agrémenté d’une mise en couleurs enlevée dans un mode « crayons de coloriage » donne au récit une réelle densité, plongeant le lecteur au cœur d’une époque que l’on n’aimerait plus revivre. Ossi est un album captivant qui offre une tribune à la force de caractère et qui rend hommage à un oublié de l’Histoire.