L'histoire :
Karim Lebhour arrive à New York en janvier 2011. Après cinq années au Proche-Orient, il a pris le poste de correspondant de Radio France Internationale aux Nations Unies. New York lui fait l’impression d’un vaste centre commercial excentrique. La ville est surpeuplée, survoltée, mais les employés des cafés n’arrivent pas à écrire Karim sur ses verres. Il sera donc Kevin ou Kyle… Lorsque sa compagne Niki, qui travaille pour le programme des Nations Unies pour le développement, et lui sont partis de Jérusalem, quelques semaines plus tôt, les collègues les enviaient. En effet, Karim va travailler avec 6000 autres personnes dans une immense tour de verre. Il se perd dans les couloirs à la recherche des salles de presse… Dans son bureau, abandonné par un confrère dont on ne sait pas ce qu’il est devenu, il trouve une charte de l’ONU dans la poubelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ONU, une immense machine qui ne sert à rien ? Karim Lebhour, qui y a travaillé plusieurs années, nous explique comment cela fonctionne, quels sont ses objectifs, et quelles violences sous-tendent les rapports apparemment aseptisés et policés qui sont donnés à voir. Lebhour raconte les tractations sans fin, les guerres de tranchées entre les souverainistes, qui prônent la liberté des gouvernants à disposer de leur peuple, et les interventionnistes, qui souhaitent aider les peuples à s’émanciper… Le texte est sérieux, précis mais pas verbeux. Le lecteur n’est pas noyé sous les informations. Le ton de Karim Lebhour est léger mais intéressé, concerné. Sa pédagogie est amicale, malicieuse. Aude Massot accompagne une narration claire et simple, organisée en chapitres, avec un dessin simple lui aussi et une bichromie bleue douce et apaisante. Le tout donne une œuvre agréable où le lecteur a l’impression d’être tenu par la main lors d’une visite intimidante. Agréable, sympa, pédago… C’est quoi la prochaine destination de Karim Lebhour ?