L'histoire :
Deux jeunes amies discutent à la piscine. L'une d'elles a un projet un peu fou d'adapter une pièce de théâtre d'un nouveau genre, alors que le texte ancien est méconnu. Pas de décors, pas de costumes, ni de scène. Intriguée, son amie se renseigne chez elle sur ce fameux auteur de théâtre : Nicolas Chorier. Il a publié au XVIIème siècle une pièce érotique qui a fait fureur à la Cour des Libertins : L'acamédie des dames. Elle lit le texte et se rend vite compte qu'il est plutôt cru et assez osé pour l'époque. Malgré tout, elle accepte le rôle du personnage principal, Tullie, une femme expérimentée qui va initier la jeune Octavie à l'amour et au plaisir charnel. Les répétitions commencent et les filles récitent le texte sans trembler. Octavie doit être toute émoustillée car elle s'apprête à se marier avec le jeune Pamphile. Elle raconte à Tullie comment son futur mari a tenté de la déflorer en la caressant sur tout le Corps et en tentant d'aller plus loin. Alors que des actrices récitent le texte à la perfection et avec une voix des plus suaves, un des acteurs joue le rôle de Pamphile et réalise les gestes du personnage. Il caresse lentement sa partenaire, lui lèche les seins et finit par la pénétrer. Comme Octavie, elle finit par résister, mais cela n'empêche pas l'homme d'aller jusqu'au bout de son plaisir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici une histoire pas banale et qui renouvelle un peu l'univers érotique de la BD. Imaginez deux femmes qui répètent un texte de théâtre très chaud, tout en jouant les didascalies sans retenue. Le texte, repris de la pièce très libertine L'académie des Dames, est particulièrement puissant et éveille les sens de délicieuse façon. Dans ce texte, la jeune Ottavia est initiée aux joies des plaisirs coquins par l'expérimentée Tullia. Les dialogues sont incroyablement stimulants et constituent un hymne au Corps féminin et à l'abandon tout entier à la sexualité assumée et libérée. Profondément moderne, la pièce donne tous les pouvoirs aux femmes qui ont le droit et le devoir de prendre le maximum de plaisir. Jouant le texte par le biais d'un dessin très osé, Emmanuel Murzeau représente les actrices dans toutes les positions et dans une jouissance déchaînée. Les paroles à la saveur ancienne et les dessins modernes, colorisés par une aquarelle sensuelle et douce, permettent d'alterner les époques et le jeu de la mise en abyme. On pourra juste regretter que le procédé est un peu systématique et manque d'explications. En effet, les deux actrices (dont on ignore le nom) se mettent nues devant des gens qui n'ont aucune identité. Théâtre et BD font toutefois bon ménage, à la gloire du sexe et du plaisir féminin. Si cette chronique vous a plu, vous savez ce qu'il vous reste à faire...
