L'histoire :
Nanna et deux autres camarades en arts plastiques sont en train d’achever leurs études de calligraphie, épaulés par leur professeur, Madame Swyn. Dans quatre jours, ils devront présenter une soutenance impeccable et rendre l’œuvre sur laquelle ils planchent depuis des semaines. La mystérieuse et fatale Madame Swyn offre alors à Nanna un talisman, afin de lui redonner confiance en elle et lui insuffler « la sensualité » qui manque apparemment à son œuvre. La nuit suivante, Nanna fait un rêve terriblement érotique. Elle se réveille toute émoustillée. Le lendemain matin, elle s’empresse de raconter ça à ses copines Claudia et Natacha à la terrasse de leur troquet favori. Mais ces deux foldingues ne lui laissent pas l’opportunité de parler… et préfèrent se moquer de ses goûts vestimentaires douteux. Nanna se fait néanmoins remarquer par le serveur, dont le regard plonge dans son décolleté. Nanna part ensuite faire son marché. Quand elle rentre chez elle, la vue du poireau sur la table de la cuisine lui donne des bouffées de chaleur. Elle replonge illico dans un fantasme sexuel, s’imaginant prise en levrette par un inconnu sur la table de la cuisine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque deux femmes auteures se mettent à la BD érotique, c’est évidemment moins bourrin, intrusif et turgescent que ce que proposent les hommes. Les fantasmes des femmes sont assurément différents, mais à la lecture, les deux sexes peuvent y trouver leur compte (la couverture saura convaincre). Ici, la sensualité est véritablement le maître mot. Dans les grandes lignes, une héroïne pimpante, gironde et en déficit de confiance en elle, bénéficie des effets érotiques d’un talisman. Dès lors, le récit se concentre sur les derniers jours de ses études, majoritairement ponctuées par des rêves et des fantasmes érotiques aussi suggestifs que puissants, ainsi que des discussions interludes avec ses amies. Bien qu’il ne soit pas très élaboré, il y a donc un vrai scénario ! – une donnée très souvent négligée par le registre érotique. La véritable plus-value de ce one-shot se situe dans les scènes de sexe imaginées par Nanna, dessinées avec talent et application par la parisienne Néphyla (et non, les auteurs de BD érotique ne sont pas tous italiens !). Soft et explicites à la fois, elles ne zooment jamais sur les parties techniques de l’acte, préférant montrer les positions voluptueuses et luxurieuses des corps, et réservant la pénétration au domaine de l’imaginaire. La déesse est bien une BD érotique et non pornographique. Le climax est atteint par la scène de la douche, où Nanna… oh et puis non, on vous laisse fantasmer. Moi aussi, je veux un talisman !