L'histoire :
Au royaume des fées, Ailina n’est plus tout à fait une adolescente, mais pas encore une fée. En attendant de partir pour le rite du rocher du Dragon, qui lui permettra d’obtenir ses ailes, elle batifole avec Arturiel et butine avec Amandil, de jeunes lutins, au sein d’une société aux mœurs libres. Or Ailina n’a pas du tout envie de partir pour le rocher du Dragon. Elle considère ce rite comme une mascarade inutile. Par ailleurs, elle est très fière des ailes mécaniques, en bois et en feuilles, qu’elle s’est fabriquée. Ses copines ont beau essayer de la raisonner, Ailina est têtue et reste dans sa tanière au moment où toutes les jeunes fées prennent le chemin du rite. Mais alors, la reine des fées en personne vient l’avertir qu’Amandil, son plus bel amant, est tombé gravement malade. Il se meurt par sa faute, parce qu’elle s’est soustraite à la protection des cornalines. Si elle accepte de suivre le rite, elle sauvera son lutin. Pire, si elle s’obstine à refuser le rituel, ce sera la fin de toute la civilisation des brumes. Or Ailina ne croit pas à ces fadaises. Elle s’en va consulter la sorcière, la seule qui a jadis refusé la cornaline, afin qu’elle sauve Amandil. Mais à peine a-t-elle franchi la porte de la sorcière, qu’Ailina est prise d’une irrépressible pulsion sexuelle pour elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs zé trices des récits d’heroïc-fantasy et de contes ont peut-être déjà éprouvé des pulsions sexuelles à l’endroit des fées, ces petits êtres aussi vifs et fragiles que des colibris, souvent représentés sous l’apparence de mignonnes et fraîches jeune femmes. Et bien Katia Even concrétise ce bon gros fantasme avec le Peuple des brumes, aventure prévue en 3 volumes qui ose le cross-over avec le registre de l’érotisme. Pour contexte, vous êtes les bienvenu(e)s au sein d’une civilisation où tous les petits êtres féeriques se baladent à poil et batifolent gaiement et librement dans la nature, au milieu des fleurs nimbées de rayons de soleil et de rosée du matin. Pour problématique, l’une d’entre elle refuse le rite, ce qui menace gravement l’équilibre de son peuple. Ne cherchez pas à comprendre le mécanisme du pourquoi du comment : il est volontairement flou et secondaire. Seule importe la métaphore du passage vers l’âge adulte (les ailes permettent le butinage et procurent la fertilité) et les pulsions sexuelles « déviantes » qui peuvent subvenir si on s’y soustrait (ne pas avoir d’ailes = être lesbienne). Le dessin très doux et rond et Styloïde, les couleurs lumineuses et chatoyantes de Marina Duclos, et le caractère très soft et tendre des scènes de batifolage (pas de gros plans, pas de pénétration gluante ; juste des petits seins fermes et des fesses rebondies un peu partout) adressent cette série plus spécifiquement aux lectrices qu’aux lecteurs.